VIH-sida.
Des défis persistants
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) continue de poser un défi majeur pour la santé publique mondiale : en 2023, plus de 39 millions de personnes vivent avec le VIH.
L’Initiative participe aux efforts pour éradiquer le sida d’ici 2030.
Chaque minute, en 2022, une personne décédait à cause du sida, le syndrome d’immunodéficience acquise. En l’absence de traitement, ce syndrome se caractérise par la survenue d’infections et de maladies opportunistes qui peuvent se développer à mesure que l’immunosuppression s’aggrave, du fait de la progression de l’infection à VIH.
Si l’accès aux thérapies antirétrovirales est aujourd’hui facilité (29,8 millions de personnes sont sous traitement dans le monde), il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer cette épidémie. Selon l’Onusida, 660 000 enfants séropositifs n’avaient toujours pas accès aux traitements en 2022. Chaque semaine, 4 000 jeunes femmes et jeunes filles contractent le VIH. À cela s’ajoutent les difficultés persistantes dans l’accès aux soins, en particulier en Afrique subsaharienne. Autant de facteurs d’inégalités qui soulignent l’urgence d’une riposte solidaire et coordonnée.
- 8
pays d’Afrique subsaharienne
Ils concentrent à eux seuls 65 % des personnes séropositives.
- 1ʳᵉ
cause de mortalité chez les adolescents
Le sida est la première cause de mortalité chez les 10-19 ans en Afrique subsaharienne.
- 14 %
des personnes vivant avec le VIH l’ignorent
Encore 5,5 millions de personnes vivant avec le VIH ne connaissent pas leur statut sérologique.
L’impérieuse nécessité d’une riposte solidaire
Malgré ces obstacles et l’absence de vaccin préventif ou curatif, les pays qui investissent massivement dans une réponse coordonnée et collective enregistrent des résultats encourageants. L’Initiative s’inscrit dans la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026, qui appelle à mobiliser les acteurs politiques, sociaux et économiques, ainsi que les personnes vivant avec le VIH et les populations les plus vulnérables face à la pandémie. Il s’agit de promouvoir une démarche solidaire, qui garantit le droit à la santé pour tous et toutes, et qui vise à éradiquer de concert les inégalités et le sida.
Nos engagements face à une pandémie tenace
Grâce à L’Initiative, la France participe à la riposte. En 2022, ce sont plus de 10,6 millions d’euros qui ont été dépensés via des projets catalytiques et de l’assistance technique spécifiquement ciblés contre le VIH.
- 40 %
En 2022, 40 % des projets de L’Initiative étaient associés à la riposte au VIH.
Cet engagement nous permet de souscrire à l’ambition affichée par l’Onusida d’en finir avec le sida d’ici 2030. Pour y parvenir, nous soutenons des projets favorisant le dépistage et le traitement du VIH pédiatrique ; la démédicalisation des démarches de prévention et de diagnostic ; la riposte contre les co-infections du VIH et particulièrement la tuberculose et le papillomavirus humain ; les actions de plaidoyer, de prévention et de soin envers les populations marginalisées.
Nous agissons en faveur de la jeunesse
Environ 2,7 millions d’enfants et adolescents vivent avec le VIH dans le monde. L’ONUSIDA estime que seule la moitié d’entre eux (52 %) bénéficie d’un traitement antirétroviral. L’Initiative redouble d’efforts par le biais de partages d’expertises sur le VIH pédiatrique, ainsi que des projets ou des expertises ciblés. Elle met à la disposition de ses experts des ressources sur la transition vers les nouveaux traitements pédiatriques
Déployer de nouveaux traitements pédiatriques
Nous contribuons à la diffusion des bonnes pratiques en termes de prévention et à une meilleure information sur les traitements pédiatriques novateurs. Parmi les molécules les plus récentes et reconnues, le dolutégravir est désormais disponible en formulation pédiatrique et recommandée par l’OMS. Afin d’accélérer son déploiement, nous avons produit une boîte à outils destinée aux experts partenaires, en particulier ceux d’Afrique de l’Ouest et centrale où la disponibilité du traitement était en retard.
Nous améliorons l’accès aux droits et santé sexuels et reproductifs
Les DSSR sont associés à la reconnaissance et à la protection des droits fondamentaux des individus en matière de sexualité, de reproduction, de santé et de bien-être sexuels.
À travers sa nouvelle stratégie, la France reconnaît et défend le droit de chacun à prendre des décisions autonomes et informées concernant ses partenaires, sa sexualité, sa santé sexuelle et reproductive, ainsi que ses pratiques, sa contraception ou son choix de fonder une famille.
L’Initiative a renforcé son positionnement sur ces enjeux en finançant des missions d’assistances techniques et des projets d’intervention ou de recherche opérationnelle ciblant ces questions, au bénéfice de ministères de la Santé, d’instituts de recherche, d’organisations de la société civile et/ou instances de coordination des subventions du Fonds mondial.
En République démocratique du Congo, en Mauritanie, en Côte d’Ivoire ou au Sénégal, L’Initiative soutient des ONG qui agissent pour informer les adolescents et les jeunes filles sur leurs droits, les orienter vers des services de soins adaptés et leur offrir une prise en charge globale face au VIH, à la tuberculose, au paludisme et à leurs co-infections.
Nous valorisons les savoir-faire communautaires
On ne peut mettre fin à l’épidémie d’infections à VIH sans orienter plus d’efforts vers les communautés les plus exposées. Les acteurs communautaires jouent un rôle essentiel dans cette dynamique, à travers la démédicalisation. Ce processus consiste à aller au-devant des personnes les plus exposées en formant des agents de santé communautaires à des actions traditionnellement réalisées par les médecins ou des infirmières à l’hôpital ou dans les centres de santé. Ainsi, les populations habituellement éloignées des opportunités de prévention et de diagnostic peuvent être dépistées et accompagnées vers les soins pour être traitées.
Encourager l’éducation par les pairs
Cette démarche suppose la mise à contribution d’un « pair », c’est-à-dire une personne appartenant au même groupe social que le bénéficiaire, en particulier du fait de son âge, ou de sa situation professionnelle. L’Initiative soutient des projets et des structures associatives qui placent la pair-éducation au cœur de la prise en charge, particulièrement en Afrique de l’Ouest et centrale, où plus de 100 000 jeunes sont infectés par le VIH chaque année. Deux sur trois sont des jeunes filles. Face à l’ampleur de la situation, l’ONG Solthis porte le projet PAJES, pour favoriser la montée en puissance d’un plaidoyer interassociatif en faveur des DSSR via l’autonomisation des adolescentes en Guinée.
Nous intégrons les risques associés aux co-infections
La menace d’une co-infection pèse lourd sur les épaules des personnes séropositives. Si celles-ci contractent une autre infection (ex : papillome humain, tuberculose, hépatites virales, etc.), l’évolution clinique de la nouvelle maladie sera plus incertaine et sa prise en charge plus complexe que chez les personnes séronégatives. Chacune de ces co-infections nécessite une prise en charge ciblée, ainsi que des actions de prévention spécifiques.
Lutter contre le cancer du col de l’utérus
Les liens entre VIH, virus du papillome humain (HPV) et cancers sont établis : les femmes immunodéprimées sont plus vulnérables à une infection à VPH, pouvant évoluer en cancer du col de l’utérus. En 2022, L’Initiative a dédié son appel à projets de recherche opérationnelle à la co-infection VIH/HPV et aux cancers associés. Parmi ceux financés, un projet de l’Institut de recherche français Bouisson Bertrand évaluera la faisabilité et l’acceptabilité d’un programme de dépistage du cancer du col de l’utérus intégré dans une offre de santé reproductive chez les femmes séropositives et en population générale.
Nous remettons au centre les populations marginalisées
Les populations marginalisées souffrent de précarité économique et d’isolement social qui rendent plus difficile l’accès aux services de santé. Elles peuvent être discriminées et se voir refuser les soins du fait de leur sexe, de leur identité de genre, de leur orientation sexuelle, de leur statut migratoire ou professionnel. Face à ce constat, L’Initiative s’engage à élaborer des plaidoyers ciblés et à entreprendre des actions concrètes en vue de soutenir ces communautés marginalisées et plus exposées au risque d’infection. Cela nécessite de veiller à l’intégration des besoins de ces populations dans les demandes de financement.
Garantir l’accès des personnes transgenre à la santé
L’Initiative soutient l’organisation internationale Enda Santé en Côte d’Ivoire pour répondre aux besoins spécifiques des personnes transgenres et lutter contre les discriminations dont elles sont victimes. Le projet REVU Trans cherche ainsi à favoriser leur inclusion et à accroître leur représentation au sein des initiatives en santé.