Contre le VIH, aucun repli n’est possible
À deux jours de l’ouverture de la conférence IAS 2025, qui se tiendra cette année à Kigali et mettra en lumière les conséquences très concrètes des coupes budgétaires dans la lutte contre le VIH, le rapport mondial de l’ONUSIDA 2025 nous rappelle un fait simple et implacable : malgré des avancées scientifiques majeures et des résultats probants, la riposte mondiale au VIH traverse une crise sans précédent.
À la fin de 2024, les nouvelles infections avaient chuté de 40 % par rapport à 2010, et les décès liés au sida de 56 %. Mais ces progrès restent fragiles. L’arrêt brutal de financements internationaux, en particulier ceux du PEPFAR, menace d’inverser la tendance : plus de 6 millions de nouvelles infections et 4 millions de décès supplémentaires pourraient survenir d’ici 2030 si ces soutiens ne sont pas rétablis.
L’Initiative, portée par Expertise France et financée par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, s’engage activement aux côtés des pays partenaires, en particulier francophones, pour soutenir des systèmes de santé résilients et inclusifs. Nous accompagnons la mise en œuvre de services de prévention et de soins et de traitement, y compris auprès des populations les plus vulnérables et parfois criminalisées.
Le rapport de l’ONUSIDA souligne également l’importance cruciale des organisations communautaires, dont l’impact est largement documenté. C’est aussi au niveau local, au plus près des réalités sociales, que se joue la transformation durable de la riposte au VIH. L’Initiative en est convaincue, et agit en conséquence.
L’heure n’est pas au repli, mais au renouvellement de la solidarité internationale. Les transitions vers un financement domestique plus soutenable doivent être accompagnées, de manière pragmatique et équitable. Elles ne se feront pas du jour au lendemain, or dans la lutte contre le VIH, aucun retard n’est possible sous peine de conséquences dramatiques. D’autant que les fruits de la recherche scientifique et médicale offrent des opportunités sans précédent, comme la possibilité de prévenir l’acquisition du VIH avec un traitement prophylactique injectable à longue durée d’action.
Préserver les acquis, garantir l’accès aux innovations, renforcer les droits humains : autant d’exigences qui appellent à une réponse collective, ambitieuse et cohérente. Face à la crise, le pouvoir de transformation est entre nos mains.
