Le réseau régional APCASO œuvre depuis 30 ans, via des actions de plaidoyer et de renforcement des systèmes communautaires, pour lutter contre les pandémies en Asie-Pacifique et garantir l’accès à la santé pour les personnes les plus vulnérables.
APCASO œuvre depuis plus de 30 ans au renforcement des systèmes communautaires et à la facilitation de l’accès aux soins pour les personnes vulnérables. Ce réseau, implanté en Thaïlande, regroupe, soutient et coordonne des organisations communautaires et non-gouvernementales de douze pays de la région Asie-Pacifique, à l’instar de l’association KHANA au Cambodge.
La structure, qui a vu le jour en 1992, opère depuis 2015 une transformation de sa stratégie, parallèlement au déménagement de son siège de Kuala Lumpur à Bangkok. À sa création, son objectif était de mettre fin à l’épidémie de VIH-sida ; aujourd’hui, elle a élargi ses ambitions. APCASO souhaite agir en tant que plateforme catalytique pour contribuer à des sociétés plus justes et inclusives, qui respectent et font avancer les droits des communautés les plus vulnérables, en matière de santé et de justice sociale notamment.
Ce réseau est aussi la plateforme du Fonds mondial dans la zone et, à ce titre, sa mission est de renforcer les relations et le dialogue avec les différentes organisations communautaires, dans le but d’accroître les connaissances de ces dernières en matière de procédures relatives aux demandes de financement.
Des défis régionaux
Dans cette région du monde, les populations les plus marginalisées sont souvent celles les plus touchées par les trois pandémies. Pour le VIH-sida par exemple, ces publics clés — travailleurs du sexe, personnes transgenres, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, usagers de drogue — représentent plus de 90 % des nouvelles infections. Ceci est dû notamment à des diagnostics tardifs et au manque de suivi de traitement qui préviennent la transmission. Pour ce qui est de la tuberculose, bien que les taux d’incidence et de décès dus à la maladie continuent de baisser, la zone concentre sept des dix pays où le fardeau sanitaire de cette pandémie est le plus haut. Les cas de paludisme ont quant à eux reculé de 37 % dans la région du Pacifique occidental, selon l’Organisation mondiale de la santé, passant de 3 millions en 2000 à 1,7 million en 2020. Malgré ces résultats encourageants, les défis demeurent nombreux pour éradiquer ces maladies.
Une nouvelle et ambitieuse stratégie
Aussi, les actions d’APCASO sont indispensables pour maintenir et accélérer la riposte face aux pandémies. Appuyé par L’Initiative, le réseau a développé un plan stratégique 2021-2030. Ce dernier est bâti sur l’expérience accumulée d’APCASO, dans la mise en œuvre de ses actions de plaidoyer et la consolidation des capacités de la société civile, et revoit à la hausse ses ambitions. Ce plan se structure autour du renforcement des systèmes communautaires, indispensables pour toucher les populations clés et atteindre l’objectif de développement durable numéro 3 : « Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges ». APCASO s’engage donc à promouvoir la justice sociale et l’égalité de genre dans les politiques de santé développées en Asie-Pacifique, avec une attention particulière portée à la santé mentale. Pour ce faire, la plateforme régionale cherche à augmenter et pérenniser le financement de ses actions, pour continuer à assurer un meilleur accès aux soins pour tous et toutes dans la région.
KHANA est un projet du réseau APCASO, à l’initiative d’un projet auprès des travailleuses du sexe au Cambodge pour prévenir les infections au VIH et d’autres enjeux de santé, tels que la prévention du cancer du col de l’utérus, l’utilisation de drogues et la consommation forcée d’alcool.
Des projets déployés avec le soutien de L’Initiative
Pour atteindre ces objectifs, APCASO peut compter sur l’appui de L’Initiative à bien des égards. Au printemps 2023, par exemple, les deux structures ont coorganisé, avec l’appui d’Expertise France et du ministère des Affaires étrangères et de l’Europe, une grande table ronde en vue d’engager le dialogue, en amont des réunions de haut niveau des Nations unies, dédiées à la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, à la couverture maladie universelle et la tuberculose.
Une autre illustration de ce soutien s’incarne dans l’appui porté au projet REGENERATE qui se déploiera au Cambodge, au Vietnam et en Thaïlande. Son dessein est de créer trois plateformes nationales, et une régionale, de la société civile pour renforcer les capacités des communautés en matière d’égalité de genre et de droits de santé sexuels et reproductifs (DSSR). Autant d’espaces collaboratifs qui permettront de faire émerger des leaders, de mettre en œuvre des activités de plaidoyer pour que ces sujets soient intégrés dans les politiques de santé contre les pandémies. Outre ce volet plaidoyer, le programme financera la création d’un institut de formation et le développement d’un kit de sensibilisation, et présentera des directives pour faciliter les collaborations entre les parties prenantes.
La reconnaissance des actions menées
Ces dernières années, APCASO bénéficie d’une réelle reconnaissance de la part de ses pairs, dans le domaine de la sensibilisation et du renforcement des capacités des communautés et de la société civile. Les organisations ainsi soutenues peuvent participer aux prises de décision et exercer une influence politique via le plaidoyer. APCASO permet également l’émergence d’autres réseaux, à l’instar de CS4ME, première plateforme mondiale de la société civile de lutte contre le paludisme. Il met aussi en place des campagnes impactantes comme celle relative à la couverture maladie universelle « The universal health coverage that we want » [La couverture universelle que nous voulons].
APCASO va continuer à œuvrer pour mobiliser les organisations et réseaux de la société civile pour apporter des réponses conjointes aux défis sanitaires et permettre une équité et une inclusion dans l’accès aux soins, dans la perspective d’une couverture maladie universelle et une contribution à l’éradication des maladies.