Chaque année, plusieurs millions de migrants sont enregistrés en Thaïlande. Parmi ces populations provenant principalement de la Birmanie, du Cambodge ou du Laos, une grande partie ne possède pas de documents légaux et n’ont donc accès à aucune couverture de santé.
D’importants besoins en matière de santé sexuelle et reproductive
Un projet à l’approche proactive
Signé en 2020 suite à l’appel à projets 2019 de L’Initiative, le projet porté par le Shoklo malaria research unit (SMRU) tend à répondre aux besoins complexes en matière d’accès aux soins des femmes migrantes de Birmanie installées en Thaïlande. Celui-ci s’inscrit ainsi dans le cadre du troisième des 17 objectifs de développement durable de l’ONU pour donner les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges. Ce projet a pour ambition de :
- soutenir la mise en réseau et la coordination des parties prenantes de la santé sexuelle et reproductive à Phop Phra et Mae Ramat ;
- renforcer les capacités des agents de santé communautaires et développer les services de santé sexuelle et reproductive à travers des équipes mobiles ;
- mettre en place un système de suivi et de surveillance des services de santé sexuelle et reproductive, en y incluant les cas d’urgence et de violences basées sur le genre.
Le projet est mis en œuvre pour une durée de trois ans dans la province de Tak en Thaïlande dans les trois districts de Mae Sot, Mae Ramat et Phop Phra, représentant les principaux points de passage de personnes allant de Birmanie vers la Thaïlande. Ces lieux concentrent une forte proportion de populations mobiles comme les femmes enceintes à la recherche de soins dans les centres de santé primaire du système de santé thaïlandais ou dans les établissements privés.
Le SMRU met en place une approche proactive en permettant une meilleure intégration transversale des services de santé et en développant une approche communautaire pour faciliter l’intégration des populations marginalisées, actuellement en dehors du réseau de soins. Ce projet est mis en œuvre en partenariat avec le Bureau provincial de la santé publique de la province de Tak (Tak Provincial Public Health Office, TPHO) et la Fondation pour la santé des régions frontalières (the Borderland Health Foundation, BHF). Une première phase d’évaluation et de quantification, menée en lien avec les partenaires du projet, a permis de dresser l’étendue, la portée, les langues parlées et les types de services de santé sexuelle et reproductive qui sont et pourront être fournis aux migrantes et aux migrants du côté thaïlandais de la frontière avec la Birmanie. Suite à cela, des forums et ateliers ont été organisés pour renforcer les capacités des agents de santé communautaire et de l’équipe de sensibilisation, ainsi que des activités mobiles de santé sexuelle et reproductive menées par les équipes de proximité sur les sites identifiés. À terme, un programme d’enseignement commun sur la santé sexuelle et reproductive adapté aux adolescentes et aux adolescents sensibles aux questions de genre est attendu, à destination des agents de santé pour assurer des soins préventifs en matière de santé sexuelle et reproductive, des dépistages (test de grossesse, nutrition, tests rapides pour le paludisme et le VIH) et des ateliers de sensibilisation sur la gestion des signes de la tuberculose et des signes de danger pendant la grossesse.
Outre ces partenariats opérationnels, le SMRU bénéficie également du soutien et de l’appui de l’entreprise sociale locale Dreamlopments via M-FUND, un modèle d’assurance maladie à but non lucratif et à faible coût pour les migrantes et les migrants de Birmanie vivant en Thaïlande. Cette collaboration est financée par le Fonds mondial, Expertise France et Unicef.