Un critère d’évaluation des projets
Comment intégrer les enjeux de genre dans un appel à projets contre les pandémies ? Cette interrogation a marqué le début de la réflexion de L’Initiative sur le sujet. C’est en 2015 que l’appel à projets « Adolescents et jeunes filles » est lancé, ciblant une population et une tranche d’âge cruciales en matière de santé sexuelle et reproductive. À partir de 2018, l’équipe de L’Initiative est formée à l’intégration transversale du genre dans les projets pour accompagner ses partenaires dès la phase de négociation. Dans le même temps, les propositions soumises lors des appels à projets, quelle qu’en soit la thématique, sont désormais toutes évaluées au prisme de l’intégration du genre. Une annexe à compléter aide les soumissionnaires à identifier les points clés pour intégrer le genre à leur projet.
Systématiser la prise en compte du genre
Pour Olivia NGOU, directrice exécutive de l’ONG Impact Santé Afrique et cofondatrice du réseau Civil Society For Malaria (CS4ME), les inégalités de genre entravent l’accès aux services de santé et contribuent à la sous-déclaration des cas de paludisme. Elle milite pour que la prise en compte du genre soit systématisée dans la lutte contre les maladies endémiques.
De nouveaux objectifs pour les missions
Du côté de l’assistance technique, la prise en compte du genre est intégrée depuis 2019 aux termes de références des missions et des objectifs en la matière doivent être fixés. En parallèle, un webinaire créé par L’Initiative forme tous les experts à ces enjeux et leur propose des méthodologies à déployer sur le terrain. À titre d’exemple, l’élaboration du Plan de prévention combinée VIH/sida de la Guinée-Bissau a donné l’occasion aux experts de s’assurer de la parité et de la représentation des populations clés, des travailleuses du sexe et des femmes dans les équipes de la partie nationale. Le but ? Tenir compte des spécificités du VIH chez les femmes tout au long du processus.
Si la parité au sein des équipes d’experts est encouragée, des progrès restent à faire. 26 % des postes d’experts des missions d’appui aux financements étaient occupés par des femmes et 64 % des missions comptaient au moins une experte. En 2021, une étude vise justement à identifier les barrières liées au genre dans l’accès des femmes aux postes d’experts et proposera des actions concrètes dès 2022. La nécessité de mobiliser une expertise spécifique sur les aspects genre dès la rédaction des demandes de financement se fait de plus en plus sentir. Un besoin auquel L’Initiative se prépare à répondre pour le prochain cycle de financement du Fonds mondial.