Journée mondiale 18 avril 2025

L’Initiative, en première ligne contre le paludisme

19,7 M€

engagés par L’Initiative dans des projets ciblant exclusivement le paludisme entre 2022 et 2025.

42

projets et assistances techniques incluant la lutte contre le paludisme.

85 %

des montants alloués relèvent de la recherche opérationnelle dans la lutte contre le paludisme.

Pourtant évitable et traitable, cette maladie tue toujours, et 75 % des victimes sont des enfants de moins de cinq ans vivant en Afrique subsaharienne. Les armes pour vaincre la maladie existent. La lutte contre le paludisme nécessite d’agir, maintenant.

Les événements météorologiques extrêmes, la variation des températures et les modifications du climat ont des impacts multiples et protéiformes sur le paludisme. Ils peuvent entraîner une hausse de la transmission et de la charge de morbidité de la maladie. L’Initiative tient compte de ces défis posés par le changement climatique pour maximiser l’efficacité de la lutte contre la pandémie.

Groupe De Photos 1 Encadré Formation Dsc4999

Les pays africains, tout particulièrement, doivent faire face à un nouvel enjeu qui rebat les cartes de la lutte contre le paludisme : le changement climatique. Il modifie la répartition géographique et la saisonnalité de la maladie, ce qui impose une adaptation urgente des stratégies de prévention et de lutte. L’Initiative et l’Institut d’enseignement supérieur de Ruhengeri (INES-Ruhengeri) ont coorganisé, début décembre 2024 à Musanze (Rwanda), une formation dédiée à l’impact climatique sur le paludisme. Les décideurs des Programmes de lutte contre le paludisme (PNLP) de 19 pays francophones d’Afrique subsaharienne se sont réunis pour discuter de stratégies de lutte intégrant cette réalité de plus en plus tangible.

L’Initiative et l’Institut de l’enseignement supérieur de Ruhengeri (INES-Ruhengeri) ont coorganisé, début décembre 2024 à Musanze (Rwanda), une formation consacrée à l’impact du changement climatique sur le paludisme. Dans un podcast de cinq épisodes, L’Initiative revient sur les conséquences dans la lutte contre le paludisme. Médecins, climatologue, modélisatrice, chercheurs ont la parole et se relaient pour expliquer cette nouvelle donne dans le combat contre cette épidémie.

Visuel Général Podcast 5

Image Note Dorientation Changement Climatique Et Paludisme

Se préparer à la reconfiguration de l’épidémie

L’Initiative contribue au renforcement des capacités des entomologistes dans les régions exposées au changement climatique. Elle soutient également le déploiement de stratégies de surveillance de l’évolution de la maladie. Des défis abordés sous le prisme de l’approche One Health (Une seule Santé), qui lie santés humaine, animale et environnementale.

Pour éliminer le paludisme, l’engagement et la participation de la population sont essentiels. Une approche communautaire que soutient L’Initiative, en cohérence avec la stratégie du Fonds mondial. Elle appuie le renforcement des capacités de la population, notamment des agents de santé communautaires, pour rendre l’accès aux soins accessibles à tous et toutes.

Distribution Of Kits After Enumerato's Training On Endline, Tombel 2023 4 11zon

Lutter contre le paludisme au Cameroun grâce à la collaboration communautaire

Enjeu de santé publique majeur au Cameroun, le paludisme touche davantage les régions du Sud-Ouest et du Littoral, où se déroule un conflit armé forçant des centaines de milliers de personnes à se déplacer. Dans ces régions, l’accès aux soins et la prise en charge de l’épidémie sont limités. Le projet de recherche opérationnelle Breaking Barriers met en œuvre plusieurs stratégies communautaires innovantes pour faire reculer la maladie et permettre aux populations vulnérables d’être soignées.

En savoir plus sur le projet
Ami Paludisme 2025

Paludisme au Bénin : sensibiliser dans les communautés

Au Bénin, le nombre de décès liés au paludisme a presque doublé entre 2015 et 2021. Le projet Sucoppa vise à améliorer la prévention, grâce à la co-construction de moyens de sensibilisation avec les communautés locales du pays. Rencontre avec Gilles Cottrell, de l’IRD/MERIT, et Armel Djenontin, de l’université béninoise d’Abomey-Calavi, les deux chercheurs à la tête de ce projet, déployé de 2024 à 2028.

Lire l’interview croisée

Face au changement climatique et à la résistance croissante aux insecticides ainsi qu’aux antipaludiques, il est essentiel de développer des approches et des outils novateurs pour endiguer le paludisme. Consciente que les progrès dans la lutte contre la maladie en dépendent, L’Initiative appuie la recherche pour développer des dispositifs innovants.

Malgré les progrès, le paludisme reste un lourd fardeau sanitaire. À ce dernier s’ajoutent de nouveaux défis, comme la résistance croissante des moustiques aux insecticides, qui impliquent une révision des stratégies de lutte existantes. Dans le cadre du projet « Prévenir le paludisme », le Centre suisse de recherches scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS) a mis au point TrapNet, un dispositif de prévention du paludisme innovant développé avec le soutien de L’Initiative, dont l’équipe s’est rendue à Korhogo et à Abidjan, en Côte d’Ivoire, premiers lieux de déploiement-test du projet.

L'homme met un coton au niveau de la partie ouverte du tube pour emprisonner le moustique capturé. Il l'observe grâce à une lampe torche.
Afrique Ghana Vaccination Paludisme 22sanic213

Au Sénégal, la lutte contre le paludisme persiste ; près d’un million de cas sont recensés par l’Organisation mondiale de la Santé en 2021. Dans la région sahélienne notamment, la transmission du paludisme s’explique en partie par le réservoir asymptomatique de personnes porteuses du parasite Plasmodium, responsable de la maladie. Porté par Jordi Landier, épidémiologiste à l’IRD, avec El Hadj Ba, de l’IRD de Dakar, et Jean-Louis Ndiaye, de l’université Iba Der Thiam de Thiès, le projet AMARETi cible précisément ces porteurs sans symptôme dans la région de Kédougou, dans le sud-est du Sénégal. Le projet prévoit ainsi deux campagnes d’administration de masse d’antipaludiques, en début et en fin de saison de transmission, auxquelles sont combinées des activités co-construites avec et pour les jeunes adultes, groupe à haut risque de portage. Cette étude interventionnelle fait suite à l’étude observationnelle MARS. Ce précédent projet a mis à jour les connaissances épidémiologiques dans la zone et a permis d’identifier les opportunités de lutte contre le paludisme. Le projet AMARETi va être évalué par un essai randomisé portant sur 50 villages du Kédougou, soit environ 18 000 personnes. Cette intervention pourrait contribuer à réduire la transmission saisonnière du paludisme et faire baisser la mortalité pour, à terme, progresser vers l’élimination de la maladie. Lire l’interview de Jordi Landier

La science joue un rôle central dans la recherche de solutions adaptées et efficaces face au paludisme. L’Initiative soutient la recherche opérationnelle pour déployer sur le terrain des solutions adaptées aux réalités locales et aux contextes épidémiologiques. Les projets soutenus portent notamment sur le renforcement des programmes de prévention et l’accès aux soins, notamment des plus vulnérables. C’est un travail en synergie, porté en collaboration étroite avec les autorités sanitaires et les instituts de recherche des pays concernés.

En Mauritanie, le renforcement du personnel qualifié, l’amélioration des infrastructures sanitaires et la sécurisation de l’approvisionnement en médicaments constituent des leviers essentiels pour intensifier la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. C’est pourquoi L’Initiative a contribué au déploiement d’un dispositif d’assistance technique planifiée (DATP) inédit, en 2021. La Dre Chanelle Muhoza, experte résidentielle paludisme pour le DATP, revient sur ce dispositif et sur ses actions concernant le volet paludisme.

Supervision De La Cdm 2023 à Mogtar Lahjar

En novembre 2024, le Comité de pilotage de L’Initiative a décidé d’augmenter et de diversifier ses investissements pour soutenir toutes les dimensions de la lutte contre le paludisme (surveillance épidémiologique, prévention/lutte anti-vectorielle, dépistage précoce, traitement et suivi), en insistant sur le renforcement de la santé communautaire. Pour ce faire, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé, avec comme objectif principal de dynamiser et d’amplifier les stratégies de lutte ancrées dans les communautés en s’appuyant sur les acteurs locaux (programmes nationaux, centres de santé, associations, agents de santé communautaires, leaders d’opinion, etc.). Le but est de promouvoir des initiatives de santé communautaire dans six pays prioritaires d’Afrique subsaharienne, en tenant compte des contextes socio-culturels, en valorisant les savoir-faire existants et en améliorant la couverture sanitaire de proximité. L’Initiative, à travers le soutien qu’elle apporte à ces approches, entend stimuler l’implication des populations, renforcer l’accès aux soins et favoriser l’appropriation des pratiques de prévention. Ce dispositif vise in fine à sortir de la stagnation que connaît la lutte contre le paludisme depuis la pandémie de Covid-19, à réduire la mortalité et la morbidité liées à cette maladie et à renforcer la résilience des systèmes de santé.

Chiffres Cles 3

Chiffres clés #3 : Le soutien de L’Initiative à la lutte contre les pandémies en Afrique subsaharienne

Ce troisième opus des Chiffres clés explore la diversité et la variété des appuis de L’Initiative. L’Afrique subsaharienne est très affectée par le VIH, la tuberculose et le paludisme. L’Initiative est donc particulièrement mobilisée dans cette région pour appuyer et renforcer les systèmes de santé des pays.