En avril dernier, Igor Strauss, journaliste pour RFI, s’est rendu à Yaoundé et à Bafia pour mener des entretiens avec le personnel soignant, des associations communautaires, des institutions et des patients. Il a ainsi pu recueillir leurs retours d’expériences et leurs points de vue sur l’impact et l’efficacité du projet VIHeillir.
VIHeillir est une initiative novatrice qui vise à aider les personnes vivant avec le VIH au Cameroun et au Sénégal. L’intérêt de ce projet est d’accompagner les patientes et les patients à améliorer leur bien-être en recevant un traitement holistique pour leurs problèmes de santé en prenant en compte les comorbidités liées au VIH, ainsi que les facteurs sociaux, psycho-sociaux et économiques qui affectent leur qualité de vie. Ce projet apporte aux personnes atteintes du VIH des outils et des connaissances pour une meilleure prise en charge globale de leur état.
Dans un interview donné au Quotidien le 20 novembre 2021, le professeur Coumé, gériatre au Sénégal, indique que « le vieillissement est actuellement l’un des plus grands défis de ce xxie siècle. D’ici 2050, nous allons observer un doublement de la population de personnes âgées, ce nombre va passer de 11 à 22 %, c’est-à-dire de 650 millions à 2 milliards. Le Sénégal ne va pas échapper à ce phénomène de vieillissement : le taux d’accroissement de la population des personnes âgées est supérieur au taux de la population générale. Le taux d’accroissement des personnes âgées est de 3,5 alors que celui de la population générale est de 2,5 », ce qui rappelle l’importance du projet VIHeillir pour faire face à la transition démographique et épidémiologique que connaît le pays.
Bien vieillir avec le VIH au Cameroun et au Sénégal
Le projet VIHeillir Ensemble est un projet multipays porté par l’Institut Bouisson Bertrand. Il a pour objectif d’améliorer la santé des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) de plus de 50 ans au Cameroun et au Sénégal en intégrant la prise en charge des cinq comorbidités prioritaires durant les visites de routine, adaptant les stratégies qui ont fait leurs preuves pour les soins du VIH et en utilisant le plus possible les dispositifs déjà existants entre la clinique et la communauté.
Les cinq comorbidités prises en charge par le projet sont le diabète, l’hypertension artérielle, les lésions précancéreuses du col de l’utérus chez la femme et les hépatites B et C.
L’impact visé est la réduction de la mortalité et l’amélioration de la qualité de vie des PVVIH de plus de 50 ans. Les bénéficiaires de ce projet sont les PVVIH de plus de 50 ans qui consultent dans les services de prise en charge identifiés pour la mise en place du projet, le personnel soignant (médical et paramédical) et les acteurs et les actrices communautaires (associations identifiées).
Le projet est mis en œuvre :
- au Cameroun, à l’hôpital militaire Yaoundé et à l’hôpital de district de Bafia ;
- au Sénégal, au Centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann (CRCF) , au Centre de traitement ambulatoire (CTA) du CHU de Fann et au Service de prise en charge du VIH du programme sida des Forces armées de l’hôpital militaire de Ouakam (HMO).