Pour la première fois, L’Initiative a réalisé une grande enquête auprès des expertes et des experts mobilisés sur les demandes de financement. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette démarche ?
Cette enquête est un exercice inédit, distinct des autres activités évaluatives de L’Initiative que nous conduisons régulièrement sur les projets soutenus. Pour la première fois, le Canal Expertises fait l’objet d’une enquête de grande ampleur en direction des expertes et des experts mobilisés sur les missions d’appui aux demandes de financement. Nous avons souhaité confier ce travail à deux consultants extérieurs, qui travaillent régulièrement avec nous et ont une connaissance fine de notre dispositif, afin de garantir l’indépendance et l’objectivité des résultats, tout en posant un regard critique et stratégique sur notre appui. Une enquête par questionnaire a été soumise à la centaine d’expertes et d’experts qui ont été mobilisés sur la période, couplée à une quinzaine d’entretiens approfondis menés avec des personnes clés issues des bénéficiaires des assistances techniques, du Fonds mondial, de L’Initiative, des autres pourvoyeurs d’AT et des cabinets de conseil.
Quels en sont les résultats les plus marquants selon vous ?
L’enquête confirme la qualité et la réussite de l’assistance technique fournie par L’Initiative dans le cadre du NFM3, tout en notant des marges d’amélioration en termes de formation des expertes et des experts, d’appropriation des pays et d’implication effective de la société civile et des populations clés dans le dialogue pays. La coordination avec les autres pourvoyeurs et pourvoyeuses d’AT est également un sujet qui ressort des réponses des expertes et des experts. Ces axes de travail sont d’autant plus de défis à relever qu’une nouvelle responsabilité nous incombe : L’Initiative émerge en effet comme le pourvoyeur d’AT le plus opérant dans la région AOC.
Et la suite ? Quelle est la vocation de cette enquête ?
Les recommandations stratégiques et opérationnelles issues de ce travail appellent L’Initiative à s’interroger et à innover sur ses process : comment mieux former les experts sur les composantes droits humains, genre et RSS, insuffisamment portées dans les demandes de financement, alors que le Fonds mondial en fait une de ses priorités ? Faut-il être prescriptif dans le recrutement des expertes et des experts ? Comment mieux évaluer les missions d’AT et envisager un cadre commun d’évaluation avec les autres pourvoyeurs d’AT ?
C’est dans cette perspective de débat et d’émulation collective que ces résultats ont été récemment présentés et discutés avec le COPIL et le Joint Working Group des partenaires du Fonds mondial. Dans un futur proche, les enseignements de cette enquête auront pour vocation à nourrir la contribution de « l’équipe France » pour la nouvelle stratégie du Fonds mondial, comme de guider L’Initiative sur les chantiers à mener pour faire évoluer son dispositif. Prochaines étapes : la diffusion d’une publication inspirée des résultats de l’enquête, et le lancement d’un travail d’évaluabilité des missions d’assistance technique dès le premier trimestre 2021.