Dans la continuité de ses actions et de son engagement pour le renforcement des ressources humaines en santé, L’Initiative organise une Masterclasse TB en fin d’année 2023. L’objectif est d’offrir à des jeunes chercheurs issus d’Afrique francophone une formation de qualité à large spectre des actualités scientifiques et des enjeux de la recherche dans le domaine de la tuberculose. Cette formation plurielle contribuera à la constitution d’un réseau de jeunes hommes et femmes chercheurs sur la tuberculose, en complémentarité des interventions de L’Initiative (assistances techniques, financements de projets de mise en œuvre et de recherche opérationnelle). Voici quelques informations pratiques.
Pour qui ?
La Masterclasse TB cible les jeunes chercheurs (moins de 40 ans à la date limite de soumission des candidatures, le 31 mai 2023) venant des pays d’Afrique francophone éligibles à L’Initiative, à l’exception de Maurice, soit : Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Comores, Congo, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Madagascar, Maroc, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo, Tunisie.
Issus de différentes formations (médecine, pharmacie, biologie, santé publique, vétérinaire, sciences sociales…), ils ont déjà entamé ou débutent leurs travaux de recherche dans le domaine de la tuberculose.
Cette formation a l’ambition de soutenir la structuration de la recherche dans les pays cibles, ainsi les candidats devront être recommandés par une institution actrice de la recherche en TB dans le pays (par exemple : programme national de lutte contre la TB, institut de recherche ou de santé publique, LNR TB…).
La formation est limitée à 30 participants.
Quand ?
La formation se déroulera sur six jours, entre fin novembre et début décembre 2023 à Yaoundé au Cameroun. Les frais de participation seront pris en charge par L’Initiative (visa, déplacement, hébergement, restauration).
Les dates précises seront communiquées prochainement.
Modalités de candidature
Les candidatures sont ouvertes du 17 avril au 31 mai 2023 à midi (UTC + 1).
Pour toutes questions, contactez-nous par e-mail à l’adresse suivante : recherche.linitiative@expertisefrance.fr.
Télécharger les deux documents suivants :
La tuberculose, un champ en pleine mutation
La tuberculose (TB) continue d’être l’une des principales causes infectieuses de décès dans le monde, avec environ 1,6 million de morts pour la seule année 2021 (+ 100 000 par rapport à 2020 d’après le rapport mondial sur la tuberculose publié par l’OMS) et constitue la première cause de mortalité chez les personnes séropositives au VIH. Ce tableau dramatique, assombri par l’épidémie de Covid-19, ne saurait néanmoins éclipser le renouveau qu’est en train de vivre le champ de la tuberculose, avec la mise au point de nouvelles techniques diagnostiques et thérapies.
Ainsi, au niveau du dépistage, de nouveaux tests de diagnostic moléculaire de la tuberculose plus rapides et plus sensibles que les tests traditionnels au microscope sont désormais recommandés par l’OMS et commencent à être de plus en plus répandus dans les pays les plus touchés, y compris dans des contextes éloignés des laboratoires de référence. Ces tests sont également capables de détecter les formes de tuberculose résistantes aux médicaments, ce qui est une avancée majeure pour traiter correctement ces cas. Toujours dans le domaine du dépistage, le test sur bandelette qui détecte la présence de lipoarabinomannane (LAM) dans les urines permet de diagnostiquer la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH très immunodéprimés (taux de CD4 < 100 cellules/mm3). Enfin, pour ce qui est de la tuberculose pédiatrique, la mise au point de tests moléculaires à partir d’échantillons de selles et aspirations naso-pharyngées permet de surmonter la difficulté d’obtenir des crachats de la part des enfants, et de faciliter donc le diagnostic dans ce groupe particulièrement vulnérable.
Le versant thérapeutique connaît aussi des progrès enthousiasmants et plus que jamais nécessaires pour espérer éradiquer la tuberculose. Ces progrès sont cruciaux car l’arsenal thérapeutique traditionnel implique des régimes bien souvent longs (de plusieurs mois) et contraignants, avec des effets indésirables fréquents. Ces régimes thérapeutiques plus courts (que ce soit dans le cadre du traitement des souches multirésistantes, désormais administrés par voie orale, mais aussi pour ce qui concerne les traitements préventifs de la tuberculose latente) doivent maintenant être disponibles pour tous.
Le champ de la prévention demeure également un domaine en pleine évolution, avec le passage à l’échelle des stratégies de traitement de la tuberculose latente pour les personnes les plus à risque de développer une tuberculose active, mais aussi avec des recherches plus fondamentales pour développer de nouveaux vaccins (le BCG, mise au point au début du XXe siècle, a de très fortes limites en termes d’efficacité).
Enfin, et c’est une évolution cruciale, les acteurs de la lutte contre la tuberculose commencent à prendre en compte le vécu des patientes et des patients dans la mise en place de stratégies de santé publique. La stigmatisation liée à la maladie est en effet encore très prégnante, et divers obstacles liés aux droits humains et au genre entravent l’accès à des services de prévention et de prise en charge de la tuberculose de qualité. Comme le préconise le Fonds mondial, il est « nécessaire d’assurer la confidentialité et le respect de la vie privée, de mobiliser et de garantir l’autonomie des patientes et des patients et des groupes communautaires, de s’attaquer aux politiques en lien avec l’isolement sous la contrainte ou la détention pour cause de non-observance du traitement antituberculeux et de faire des efforts afin de supprimer les obstacles qui entravent les services de lutte contre la tuberculose dans les prisons ».