Les inégalités de genre sont un frein aux progrès en santé mondiale. Discriminations, violences sexuelles, mariages précoces ou manque d’information, les obstacles à l’accès au dépistage, à l’observance des traitements et à l’organisation des activités de santé sont nombreux. Or, l’égal accès de toutes et de tous aux services de santé est essentiel pour lutter contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. C’est pourquoi L’Initiative travaille pour une meilleure prise en compte de l’approche genre dans les projets qu’elle soutient.
La fabrique sociale des inégalités liées au genre
Contrairement au sexe, qui fait référence aux différences physiologiques entre les femmes et les hommes, le genre est une construction sociale qui associe à chaque sexe une identité, des caractéristiques et des rôles sociaux, souvent véhicule d’inégalités. Ces dernières se manifestent dans tous les domaines : l’éducation, la politique, le travail, l’économie, mais aussi la santé. D’autres facteurs comme l’âge, l’appartenance socioethnique, l’orientation sexuelle ou encore le handicap peuvent amplifier ces inégalités, en particulier s’ils sont cumulés. Les jeunes filles et adolescentes, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), les femmes ayant des relations sexuelles avec des femmes (FSF), les personnes transgenres, les travailleuses et travailleurs du sexe, les usagères et usagers de drogues injectables, les personnes incarcérées, les migrantes et migrants : toutes ces populations sont souvent marginalisées et stigmatisées, voire pénalisées. Leur accès aux services de santé est par conséquent très limité, les rendant encore plus susceptibles de contracter des maladies infectieuses ou de se mettre en danger.
Le genre et les droits humains au centre des stratégies mondiale et française
Face aux conséquences de ces inégalités sur la santé, la prise en compte des besoins spécifiques de ces populations vulnérables est primordiale. Dans sa stratégie 2023-2028, le Fonds mondial vise à renforcer l’équité en matière de santé, l’égalité de genre et les droits humains. Les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR) sont intégrés à cette stratégie et jouent un rôle essentiel en matière d’égalité de genre dans les enjeux de santé. Dans sa troisième Stratégie internationale pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la France fait des droits des femmes et de l’égalité de genre un axe prioritaire de sa politique d’aide au développement. En cohérence avec cette diplomatie féministe française, L’Initiative inscrit les droits humains et l’équité en matière de santé au cœur de sa stratégie, en visant l’intégration de la question du genre dans les projets qu’elle soutient, dans l’assistance technique qu’elle conduit et dans le savoir qu’elle produit.
Production de connaissances sur les enjeux de genre dans les projets de santé
Pour lutter à la fois contre les inégalités de genre et contre les pandémies (VIH, tuberculose et paludisme), L’Initiative développe et diffuse des outils pour nourrir la réflexion et les connaissances de la communauté de la santé mondiale. Un webinaire a notamment été créé pour sensibiliser et former les expertes et experts à cet enjeu et proposer des méthodologies à déployer sur le terrain. De plus, une « boîte à outils » dédiée à la santé communautaire, au genre et aux droits humains a été créée.
Production de connaissances sur les enjeux de genre dans les projets de santé
Pour lutter à la fois contre les inégalités de genre et contre les pandémies (VIH, tuberculose et paludisme), L’Initiative développe et diffuse des outils pour nourrir la réflexion et les connaissances de la communauté de la santé mondiale. Un webinaire a notamment été créé pour sensibiliser et former les expertes et experts à cet enjeu et proposer des méthodologies à déployer sur le terrain. De plus, une « boîte à outils » dédiée à la santé communautaire, au genre et aux droits humains a été créée.
Intégrer le genre pour améliorer la réponse aux trois pandémies
Surmonter les contraintes des femmes dans l’accès au traitement préventif du VIH
L’Initiative soutient le projet PrEP au Maroc et à Maurice. L’objectif ? Élaborer et mettre en œuvre une intervention communautaire modélisable et adaptée aux femmes exposées au VIH dans ces deux pays. Alors que le sida est une des principales causes de mortalité pour les femmes de 15 à 49 ans, au niveau mondial selon l’ONUSIDA, leur accès à la prophylaxie pré-exposition (PrEP) – le traitement préventif du VIH recommandé par l’OMS pour toutes les personnes à haut risque d’infection – est encore limité. Avec ce projet, L’Initiative cherche à identifier et à résoudre les barrières spécifiques auxquelles les femmes sont confrontées.
Prendre en compte les femmes dans le combat contre la tuberculose
Dans le cadre du projet COIN en République dominicaine, porté par l’ONG locale Centro de Orientación e Investigación Integral, L’Initiative souhaite rendre plus équitable l’accès au diagnostic de la tuberculose et aux soins. Bien que les hommes soient les plus touchés par la tuberculose, en particulier la population carcérale et les travailleurs miniers à cause de la proximité qui caractérisent ces populations, les femmes le sont aussi. En cas d’extrême pauvreté ou de sous-nutrition, elles peuvent tout aussi bien contracter la maladie et ne doivent donc pas être écartées des stratégies de prévention, de dépistage et de soin.
Les femmes enceintes et les moins de cinq ans sont les plus vulnérables au paludisme
L’objectif de notre assistance technique STRAPA au Bénin, soutenu par L’Initiative, est d’optimiser la stratégie de lutte contre le paludisme chez les femmes enceintes pour favoriser les soins des populations vulnérables. Face à l’importance des décès maternels, cette assistance technique vise à en comprendre les raisons anthropologiques comme la mauvaise utilisation – voire la non-utilisation – de la moustiquaire pourtant souvent distribuée aux femmes enceintes lors de leur première consultation prénatale. L’objectif est de mettre en exergue les déterminants de l’utilisation efficace des moustiquaires pendant la grossesse et les premières années de vie de l’enfant, tout en examinant les habitudes des communautés, leur connaissance de la maladie et les méthodes de prévention du paludisme.
En intervenant sur les inégalités liées au genre, L’Initiative vise à améliorer le niveau de santé et à rendre les services de santé accessibles à toutes et à tous.