Analyser l’impact de la Covid-19 sur la tuberculose
Le premier projet à bénéficier de ce dispositif est APRECIT, une recherche opérationnelle qui se déroule à Madagascar et au Cameroun sous la houlette de la Fondation Mérieux, en partenariat avec les Instituts Pasteur de Madagascar et du Cameroun et avec l’association Camnafaw.
L’objectif principal de l’étude est de comparer plusieurs stratégies de dépistage de la tuberculose latente et de choisir la plus pertinente au regard des contextes locaux. Grâce à une reprogrammation de 28 500 euros et à un financement additionnel de
151 076 euros, l’équipe de la Fondation Mérieux se propose de travailler sur :
- le développement d’un nouveau test sérologique du coronavirus, sur plateforme ouverte ;
- le test conjoint de la tuberculose latente et de la Covid-19 auprès de deux cohortes de personnes incluses dans l’étude.
Au final, cela devrait contribuer à l’analyse de l’interaction entre tuberculose et covid-19, notamment de déterminer si la Covid-19 influe sur le passage d’une tuberculose latente à une tuberculose active.
>> Découvrez le projet APRECIT sur le site Internet de la Fondation Mérieux.
Assurer une couverture santé pour les migrants en contexte de Covid
le 22 mars 2020. La fermeture de ses frontières touche ainsi particulièrement les migrants et les bénéficiaires du projet de l’entreprise solidaire Dreamlopment. Beaucoup de personnes migrantes ont perdu leur emploi et certaines sont retournées dans leur pays d’origine (Myanmar, Cambodge). Étant en situation irrégulière en Thaïlande, elles ne seront pas bénéficiaires des soutiens financiers prévus par le gouvernement thaïlandais pour les entreprises et les travailleurs. Le partage d’information par le gouvernement et les activités de détection du Covid-19 sont par ailleurs très limités parmi les communautés migrantes.
Le projet M-FUND, financé par le Fonds mondial, Expertise France et l’Unicef, met en œuvre un modèle d’assurance maladie novateur à but non lucratif et à faible coût pour les migrants du Myanmar vivant en Thaïlande. Grâce à une reprogrammation de 8 300 euros et à un financement additionnel de 80 654 euros, les travailleurs communautaires de ce projet, qui œuvrent au quotidien auprès des communautés de migrantes et migrants pourront :
- couvrir le renouvellement des inscriptions des membres actuels du M-FUND pour trois mois supplémentaires ;
- prendre en charge une partie des frais de santé ;
- mener des activités de prévention et de sensibilisation couvertes par le M-FUND.
Ces appuis permettront ainsi au projet M-FUND de limiter l’impact sanitaire et économique de la Covid-19 sur cette population de migrantes et migrants marginalisée vivant en Thaïlande.
>> Découvrez le projet M-FUND sur le site Internet de Dreamlopment.
Accès à des services de qualité pour les populations clés en contexte de Covid-19
Le projet mené par Coalition Plus dans dix pays (Cameroun, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Niger, Sénégal, Togo, Tunisie) a contribué depuis 2017 à améliorer l’offre de services VIH adaptée aux besoins des populations clés.
Dès lors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini la crise sanitaire liée à la Covid-19 comme pandémique, les activités du projet ont été suspendues. En effet, les appuis techniques fournis par les Plateformes de Coalition Plus générant déplacements internationaux et regroupements, l’ONG a pris la responsabilité de ne pas contribuer à propager l’épidémie, ni d’exposer les acteurs communautaires à la covid-19, alors que ces derniers jouent un rôle clé dans le continuum de services de prise en charge globale des populations clés.
Les services de santé dédiés aux populations clés ont eux aussi été affectés au fur et à mesure que les dispositions de distanciation sociale et de confinement total ou partiel ont été prises par les États. Ainsi, les activités relatives au dépistage communautaire, au soutien psychosocial, à l’orientation vers la prise en charge, au maintien dans le soin et à la santé sexuelle ne peuvent être menées sans que les acteurs communautaires ne disposent des moyens et outils nécessaires pour assurer au moins le continuum de services tout en garantissant la non-propagation de la Covid-19.
Grâce à un financement additionnel de 223 287 euros, les membres de Coalition Plus impliqués dans huit pays se mobilisent et mettent tout en œuvre pour assurer une continuité de l’accès aux services de santé pour les populations clés les plus vulnérables en ce contexte de Covid-19. Ils pourront ainsi :
- maintenir un paquet de services minimal de prévention du VIH envers les populations clés, à travers le renforcement des activités de prévention virtuelle et le maintien de ces activités au local des associations ;
- assurer la prise en charge des personnes vivant avec le VIH avec des activités de soutien psychosocial par téléphone, pour réduire le nombre de perdus de vue ;
- répondre aux urgences vitales des personnes vivant avec le VIH en leur distribuant des aides alimentaires, des kits d’hygiène, des aides financières d’urgence et des indemnités de transport pour leur permettre de se déplacer pour leurs examens médicaux.
Ces appuis permettront ainsi à Coalition Plus et ses partenaires de maintenir un paquet de services minimal de prise en charge globale du VIH dans un contexte socio-économique d’autant plus fragilisé où les populations clés, marginalisées et contraintes de vivre au jour le jour d’activités économiques informelles, ont vu leurs conditions de vie se dégrader par les mesures de confinement et de distanciation sociale.
>> Découvrez-en plus sur le site Internet de Coalition Plus.
Maintenir les efforts pour l’élimination du paludisme au Cambodge
Soutenus par l’Initiative, l’Institut Pasteur du Cambodge et son partenaire Partners for Development mettent en œuvre un projet de recherche sur la transmission du paludisme dans les populations forestières vulnérables dans le district de Koh Nheak, province de Mondulkiri, au nord du Cambodge.
Ce projet de recherche opérationnelle, mis en œuvre de 2018 à 2021, a pour objectif de documenter la transmission du paludisme en zone forestière pour mieux la prévenir en s’appuyant sur un réseau de travailleurs et travailleuses en zone forestière. La première phase du projet visait à documenter les mécanismes de transmission dans les forêts. La phase d’intervention du projet, a démarré en juin 2020 et s’appuie sur les résultats de la première phase, permettant à trente travailleurs et travailleuses recrutés et formés, de proposer un traitement préventif du paludisme (l’artésunate-mefloquine [AS-MAQ]) aux forestiers. Pour documenter l’efficacité de l’intervention et évaluer la prévalence des moustiques infectés, des collectes de moustiques seront menées jusqu’à la fin du projet.
Avec une incidence de 0,2 cas pour 1 000 personnes pour les six premiers mois de 2019, le Cambodge est considéré comme un des pays les plus engagés dans l’élimination du paludisme. Entre fin 2018 et fin 2019, l’incidence du paludisme a baissé de 45 %. Une des clés de la baisse de l’incidence et de la mortalité du paludisme réside dans le déploiement, à très grande échelle, des volontaires villageois et villageoises, et d’interventions spécifiques permettant d’atteindre les populations vivant dans des zones les plus touchées telles que les zones forestières. En effet, au Cambodge, contrairement à l’Afrique, la majorité des moustiques qui transmettent le paludisme se trouvent en zone forestière. C’est donc là que les personnes sont infectées.
Au Cambodge, 124 cas de Covid-19 ont été notifiés sans qu’aucun décès ne soit signalé. Toutefois, du fait de la relative fiabilité des systèmes de surveillance au Cambodge, l’évaluation de la transmission du Covid-19 reste limitée. De plus, au moment de la mise en place du confinement dans les pays voisins et de la fermeture des frontières, on estime qu’environ 100 000 personnes seraient revenues au Cambodge et que 300 000 personnes auraient quitté Phnom Penh pour la province. Pour garantir que la mise en œuvre de ce projet de recherche sur le paludisme se poursuive comme prévu, et donc sans interruption en raison des défis posés par la Covid-19, l’Institut Pasteur du Cambodge s’est vu octroyé de la part de L’Initiative un financement additionnel de 14 370 euros. Cette subvention permettra à l’Institut Pasteur de fournir les équipements essentiels de prévention à l’ensemble de ses partenaires et bénéficiaires du projet (gel, masques, matériels de prévention) et de mener des activités de prévention et de sensibilisation à la
Covid-19.
>> En savoir plus sur le site de l’Institut Pasteur du Cambodge.
Se mobiliser pour renforcer les capacités des acteurs communautaires du monde du transport au Cameroun
Afin d’améliorer la prévention auprès des populations et renforcer l’accès aux soins des populations vulnérables du transport, considérées comme populations passerelles de l’épidémie du VIH, le programme Movihcam Health on the Road (MHR) ambitionne de renforcer l’efficacité des activités de prévention des acteurs communautaires et de santé du Cameroun dans des zones de fortes vulnérabilités.
Le projet, issu d’un premier financé par L’Initiative de 2015 à 2018, s’adresse aux organisations à bases communautaires (OBC) ciblant les populations vulnérables du transport et leurs partenaires. Il leur propose des formations et des outils pédagogiques ciblés et contextualisés d’intervention et de sensibilisation. Il se distingue par son approche communautaire de santé décentralisée et par sa stratégie novatrice. Le projet déploie un camion mobile de santé afin d’assurer des activités préventives et de diagnostic multipathologies (tuberculose, VIH, paludisme).
Dès le mois d’avril 2020, le Cameroun est passé en phase d’épidémie de Covid-19 généralisée. Neuf régions sur dix du pays sont affectées. Les activités du pays ont été ralenties, avec l’interdiction des regroupements de plus de dix personnes. La distanciation sociale, fortement recommandée, est difficile à maintenir dans certains lieux publics tels que les marchés, les lieux de culte et les gares routières. Les activités des associations ont été réduites, avec la mise en place du télétravail et la limitation des capacités d’accueil et la sécurisation d’accès de certaines organisations. Les réunions de concertation impliquant des acteurs et actrices nationaux sont reportées ou maintenues sous conditions de distanciation. De par de leur profession, les populations vulnérables du monde du transport sont particulièrement exposées à la Covid-19. Le difficile accès aux soins de santé, l’influence des fausses croyances renforcent leur vulnérabilité face au coronavirus. De plus, les agents communautaires, sans équipements et outils de sensibilisation, travaillant avec ces populations en région sont également en première ligne pour la riposte Covid-19.
Face à ce constat, l’ONG Moto Action bénéficie du soutien de L’Initiative à travers une reprogrammation de ses activités pour un montant de 10 426 euros et un financement additionnel de 90 150 euros. Cet appui permettra à l’ONG de mettre en place une stratégie spécifique de riposte contre la pandémie de Covid-19. Il s’agira ainsi de :
- sécuriser et optimiser les conditions de travail des acteurs et actrices communautaires œuvrant auprès des populations vulnérables du transport ;
- renforcer les capacités des acteurs et actrices communautaires en continu sur la mise en œuvre d’activités combinées de riposte à la Covid-19 et de prévention VIH-sida ;
- contextualiser les messages de prévention pour optimiser les interventions de sensibilisation liées à la prévention de la Covid-19 et du VIH en communauté et auprès des bénéficiaires.
La stratégie de Moto Action s’appuie ainsi sur les acteurs et actrices du projet, et est destinée à rendre plus efficace les interventions communautaires auprès des populations du transport qui sont en première ligne face à la Covid-19 compte tenu du maintien de leurs activités professionnelles, de leur mobilité et de leur forte exposition aux populations.
>> En savoir plus sur le site de Moto Action.
Un plan d’urgence pour les populations clés en Mauritanie
Afin d’appuyer les populations clés (PC) et les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), le projet financé par L’Initiative en 2018 et porté par SOS Pairs Éducateurs vise à contribuer à étendre et améliorer la qualité de l’offre de dépistage du VIH en Mauritanie. Son objectif : renforcer les capacités de dix organisations de la société civile (OSC) locales en matière de prévention combinée du VIH, avec une approche par le dépistage communautaire démédicalisé. À travers ce projet, SOS Pairs Educateurs propose de reproduire en l’adaptant le processus de renforcement des capacités dont l’association a elle-même bénéficié au cours des trois dernières années via les appuis apportés par la plateforme MENA, Coalition Plus et financés par L’Initiative et Coalition Plus.
La Mauritanie a anticipé très tôt la pandémie de Covid-19 en mettant en place certaines mesures telles qu’un couvre-feu, la fermeture des frontières et la fermeture ou la diminution des activités non essentielles dans le pays. Dans ce contexte, les activités communautaires de lutte contre le VIH ont été diminuées, accentuant la vulnérabilité des populations clés, déjà bien vulnérables en contexte normal. La prise en charge médicale et le suivi des personnes vivant avec le VIH, des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et des professionnels du sexe ont été affectés par la crise sanitaire. Au 30 mars 2020, on estime que le pays faisait face à une chute d’environ 50 % des consultations hebdomadaires au CTA.
Dans ce contexte de Covid-19, SOS Pairs Éducateurs, à travers une stratégie de riposte, souhaite soutenir les populations clés et les PVVIH fragilisées par la crise sanitaire en contribuant à l’amélioration de la continuité des soins et en répondant aux besoins alimentaires et d’hygiène de bases. SOS Pairs Éducateurs bénéficie ainsi du soutien de L’Initiative pour reprogrammer certaines activités du projet en lien avec la Covid-19. Pour un montant de 34 349 euros, ces activités reprogrammées permettront à l’ONG de distribuer des kits alimentaires et des kits d’hygiène à plus 200 personnes de Nouakchott et Nouadhibou. Cette stratégie de riposte sera possible grâce à l’appui financier de l’Initiative. SOS Pairs Éducateurs bénéficie également d’un appui supplémentaire de Coalition Plus qui, grâce notamment à un financement additionnel de la part de L’Initiative contribue à la continuité des soins en Mauritanie.
>> En savoir plus sur le site Internet de SOS Pairs Éducateurs.
Mettre en place un service de dépistage du VIH et de conseil dans six provinces de Thaïlande
Fort de l’expérience du projet Napneung financé par L’Initiative entre 2015 et 2019, l’université de Chiang Mai en Thaïlande a démarré en octobre 2019 un second projet pour une approche novatrice de counseling, de dépistage, de référence des patients et des patientes et de déploiement de la PrEP dans six sites au nord du pays.
Le projet vise à améliorer l’accès aux services de prévention, de dépistage et de référence du VIH pour les populations les plus à risque en Thaïlande. Ce projet de passage à l’échelle permettra de renforcer les compétences du personnel médical dans les structures publiques à travers notamment le développement d’une formation en ligne pour réduire les préjugés et les discriminations vis-à-vis de ces populations. Il aboutira à la mise en place d’un label de qualité pour les services de dépistage du VIH. Un service strictement anonyme et gratuit en moins d’une heure a déjà montré son efficacité dans le cadre de la première phase du projet au cours de laquelle plus de 5 000 personnes ont été testées sur quatre sites dans la province de Chiang Mai et celle de Chiang Rai. Elle a permis d’atteindre des populations aux pratiques à risque qui n’avaient jamais été testées auparavant (c’était le premier test pour 65 % des participants) en leur offrant un service de grande qualité et facile d’accès. Outre le programme de formation en ligne, le projet innove avec la possibilité de prendre rendez-vous en ligne ou par téléphone, et une stratégie nouvelle pour rappeler aux individus à risque leur prochain rendez-vous pour un nouveau dépistage.
La crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus a eu un impact sur le projet Napneung-2. Au 20 mai 2020, plus de 3 000 cas de Covid-19 étaient recensés en Thaïlande. Pour faire face à la pandémie, la mise en place d’un décret d’urgence et d’un couvre-feu dès le mois de mars a permis d’enrayer progressivement l’extension de l’épidémie, mais au prix de perturbations majeures des activités des populations. Les déplacements à l’intérieur et à l’extérieur du pays ont alors été fortement limités. Par ailleurs, la demande et l’offre de dépistage du VIH se sont raréfiées. En effet, les incertitudes concernant le risque de transmission du SARS-CoV-2 ont découragé les populations ainsi que les conseillers impliqués dans le dépistage du VIH. De plus, pour faire face à la crise, plusieurs personnels médicaux et de laboratoire ont été réquisitionnés dans des activités urgentes liées à la Covid-19, au détriment de la mise en œuvre des tests de VIH dans le cadre du projet.
Dans ce contexte, L’Initiative appuie l’université de Chiang Mai dans la reprogrammation du projet (pour un montant de 14 980 euros) et par un financement additionnel de 131 560 euros pour des activités liées à la lutte contre la Covid-19. Ces appuis auront pour vocation :
- d’assurer la continuité des services de prévention du VIH en minimisant le risque de transmission du SARS-CoV-2 ;
- d’évaluer l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les comportements à risque de transmission du VIH au sein des populations clés, et sur la demande de dépistage dans les communautés.
Ces activités en lien avec la Covid-19 seront, par principe de prudence, mises en œuvre sur la durée totale du projet, l’université de Chiang Mai faisant l’hypothèse que les effets de la pandémie sur les risques de transmission du VIH et la façon de les prendre en compte persisteront, notamment du fait des mesures à prendre pour limiter le risque de transmission de SARS-CoV-2.
>> En savoir plus sur le site Internet du projet.
Lutter contre les médicaments falsifiés en contexte de Covid en Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, le bilan officiel de l’épidémie de coronavirus au 22 avril 2020 était de 952 cas, dont 314 personnes guéries et 14 décès. Face à ce constat, le gouvernement ivoirien a activé son centre des opérations d’urgence en santé publique (COUSP) afin d’apporter une riposte à la pandémie de Covid-19. La Nouvelle pharmacie de santé publique de Côte d’Ivoire (PSP-CI), financée par L’Initiative, est impliquée dans cette riposte. Elle pilote la task force logistique de la COUSP ainsi que la cellule opérationnelle de coordination chargée des approvisionnements en Côte d’Ivoire. Dans ce contexte, le marché illicite et les trafics liés aux médicaments de qualité inférieurs et falsifiés (MQIF) ont augmenté. Les alertes internationales de l’OMS concernant de la chloroquine falsifiée, des faux tests de dépistage VIH-sida, entre autres, sont nombreuses. De plus, circulent en Côte d’Ivoire de faux gels hydroalcooliques, des masques de qualité douteuse… Prestataire pour l’acquisition, le stockage et la distribution des produits pharmaceutiques et des produits de laboratoire, l’appui de la PSP-CI est concret dans le cadre du plan national de riposte du pays.
Le projet MEDTIC, porté par la PSP-CI, vise à mettre en avant l’innovation numérique au profit du bon usage des médicaments essentiels tels que les antipaludiques, les antirétroviraux ou les antituberculeux en Côte d’Ivoire. En contexte de Covid-19, l’appui de L’Initiative pour 119 282 euros supplémentaires permettra à la PSP-CI de contribuer à la riposte face à l’épidémie de coronavirus, par le renforcement de la prise en charge thérapeutique de la maladie, notamment par des protocoles thérapeutiques validés et par un accès à des produits pharmaceutiques de qualité, sûrs et efficaces.
L’équipe du projet sera en mesure :
- d’alerter le grand public sur le danger du marché illicite et le danger des MQIF liés à la Covid-19 et sur les risques de l’automédication dans le traitement du coronavirus ;
- de contrôler la qualité des gels hydroalcooliques, des masques et des médicaments.
Le projet MEDTIC, dédié à la lutte contre les médicaments de qualité inférieure et falsifiés (MQIF), contribue ainsi à limiter les risques de santé publique liés à la Covid-19 en Côte d’Ivoire.
>> En savoir plus sur le site internet de la NPSP.
Des interventions spécifiques auprès des usagers de drogues d’Abidjan
Au 5 mai 2020, la Côte d’Ivoire enregistrait 1 464 cas de Covid-19 dont 701 guérisons et 18 décès. Face à cette crise sanitaire, le gouvernement a entrepris plusieurs actions pour limiter la propagation de l’épidémie. Malgré les efforts déployés, le risque de propagation du virus reste élevé, en particulier au sein du district autonome d’Abidjan où l’essentiel des cas dépistés positifs au coronavirus sont recensés. La difficulté de respecter les mesures de protection et de distanciation physique dans certains quartiers d’Abidjan, et le manque d’informations, de moyens humains et de matériel du système de santé ivoirien sont autant de facteurs favorables à une flambée épidémique dans le pays. Les risques sanitaires sont d’autant plus importants pour les populations éloignées des services de santé du fait de leur précarité et/ou de leur marginalisation.
Les personnes usagères de drogues précaires sont particulièrement vulnérables. Elles vivent souvent dans des zones insalubres, sans accès à l’eau ni à l’hygiène, et peuvent faire face à de nombreuses pathologies telles que des problèmes respiratoires. Parmi eux, la tuberculose, dont les symptômes sont parfois très proches de ceux de la Covid-19. La précarité sociale de cette population, personnes sans domicile fixe ni soutien familial, rend difficile le respect des mesures barrières. Le mode de consommation de drogues par voie inhalée est un vecteur de transmission des maladies, dont la Covid-19. L’arrivée du virus dans les lieux de consommation de drogues représente un risque pour ces personnes usagères de drogues avec un fort impact en termes de santé publique.
Face à ce contexte sanitaire, Médecins du monde accompagne la réponse nationale à la pandémie de Covid-19, par des interventions spécifiques auprès des usagers de drogues à Abidjan. Dans le cadre du projet de « consolidation d’une offre de soins de santé adaptés, intégrés et accessibles en direction des UD précaires et vulnérables aux trois pandémies de manière conjointe » mené depuis 2015 à Abidjan, et financé par L’Initiative, il s’agira :
- de limiter la progression du virus au sein des zones d’intervention du projet, selon une approche communautaire : mettre à disposition des moyens de prévention (installation de dispositifs de lavage de mains à pédale aux abords des fumoirs, distribution de masques, de kits d’hygiène et d’entretien, etc.) et animer des séances de sensibilisation adaptées aux réalités des populations ciblées ;
- d’assurer la sécurité des équipes du projet (environ 150 personnes) et la prise en charge correcte des cas de Covid-19. Equiper ces personnes de protection individuelles adaptées au type d’intervention sanitaire. Les quatre centres de santé, partenaires de mise en œuvre du projet, bénéficieront de séances de désinfection régulières et le plateau technique et sanitaire de huit centres sera renforcé ;
- de prévenir le développement d’autres pathologies par un appui à la prise en charge des problématiques de santé mentale et des besoins urgents de santé des UD hautement vulnérables et un soutien alimentaire à l’ensemble des résidents des fumoirs.
L’Initiative appuie ainsi Médecins du monde à Abidjan à travers un financement additionnel de 289 426 euros. Ce soutien permettra à l’ONG de garantir et d’adapter au contexte Covid-19 l’ensemble des activités de prévention et de routine menées par ses équipes pour éviter une mortalité accrue liée à d’autres pathologies.
>> En savoir plus sur le site Internet de Médecins du monde.
Un dispositif de suivi des personnes handicapées dans la lutte contre le VIH-sida et la Covid-19
Au Mali, la prévalence du VIH dans la population générale est de 1,1 %. Une enquête biocomportementale, soutenue par L’Initiative et menée en 2019 par Humanité & Inclusion et la Fédération malienne des associations de personnes handicapées (FEMAPH), démontre que celle-ci est de 2,3 % chez les personnes en situation de handicap. De plus, l’inclusion de ces populations dans les stratégies nationales est de plus en plus affectée par la crise que connaît le pays depuis 2012.
Pour répondre à ce problème d’inclusion des personnes handicapées dans l’accès aux services de lutte contre le VIH-sida, L’Initiative soutient depuis 2018 le projet « Accès amélioré par l’inclusion de tous dans la lutte contre le VIH-sida au Mali » (AAml-Tous), menée par la FEMAPH au Mali. Son objectif : contribuer à l’atteinte des 90-90-90 de l’Onusida à travers l’inclusion des personnes handicapées dans le pays.
Consciente de la menace de la pandémie de Covid-19 sur la bonne mise en œuvre des activités du projet, la FEMAPH reprogramme certaines de ses activités pour un montant de 43 888 euros. Cette reprogrammation permettra au porteur de projet de suspendre temporairement les activités à risques de transmission de la Covid-19. Il s’agira de suspendre le dépistage mobile auprès des associations de personnes handicapées dans les communautés et les écoles, et les formations des conseillers psychosociaux. Ces activités reprendront dès que la situation sanitaire liée à la Covid-19 le permettra.
Pour faire face à la pandémie de Covid-19, la FEMAPH développera, en partenariat avec Humanité & Inclusion et le Réseau malien des associations de PVVIH (RMAP+), de nouvelles activités pour :
- concevoir des messages de prévention de la Covid-19 et orienter les personnes vivants avec le VIH dans leurs accès aux soins et aux traitements ARV pendant cette crise sanitaire ;
- produire et distribuer des supports de sensibilisation Covid-19/VIH auprès des seize organisations de la société civile partenaires et du RMAP+ ;
- doter les organisations du réseau en produits d’hygiène et en matériel de protection dans le cadre du respect des mesures barrières.
Ces reprogrammations en contexte Covid-19, permettront à la FEMAPH et à ses partenaires de mettre en place un dispositif de suivi des personnes handicapées. L’objectif est d’améliorer leur accès aux services de prévention, de traitement et de soutien social d’ici fin 2021.
Améliorer la formation des personnels de santé en contexte de Covid-19
La crise de 2013 a détérioré la situation sanitaire de la République centrafricaine en accentuant le déficit en ressources humaines en santé du pays. La faiblesse des salaires (environ 122 euros par mois pour un infirmier) a poussé le personnel qualifié à rejoindre d’autres organisations et le déficit de soignants s’est accru, surtout hors de Bangui. Quant à celles et ceux formés par les organisations humanitaires, ils ont parfois du mal à (ré)intégrer la pyramide sanitaire.
Une offre de formations paramédicales adaptée aux besoins de santé est indispensable à la qualité des services de santé. La Croix-Rouge française avait précédemment participé à la création de l’Institut universitaire de formation paramédicale à Bangui (IUFP) géré par la Croix-Rouge centrafricaine. Depuis 2017, L’Initiative soutient le projet de redynamisation de l’offre de formation paramédicale et d’appui à la formation continue du personnel paramédical, mis en œuvre par la Croix-Rouge française en République centrafricaine. Avec ce projet, elle renforce le fonctionnement de l’établissement et en optimise l’offre.
Dès le mois de mars 2020, des mesures significatives ont été prises par les autorités du pays pour réduire les risques de transmission du coronavirus. Les frontières, les écoles ainsi que les universités ont été fermées et les cas suspects de Covid-19 ont été systématiquement mis en quarantaine. Malgré ces dispositions, de nombreuses insuffisances persistent : les équipements d’oxygénation et d’assistance respiratoires, le personnel qualifié et les équipements de protection ne sont pas tous disponibles.
Pour répondre à ces défis, la Croix-Rouge française adapte ses activités. À travers un plan de contingence, le projet vise désormais à améliorer les conditions de stage des étudiants de l’IUFP de Bangui. Les étudiants et leurs encadreurs seront équipés d’équipement de protection individuel (blouses, masques, gants, charlottes et gels hydroalcoolique). 22 personnes de l’IUFP seront formées et sensibilisées à la prise en charge de la Covid-19. 578 dépliants seront produits et distribués aux étudiants afin de les sensibiliser aux gestes barrières et à l’utilisation des équipements de protection individuels. Des points de lavage de mains obligatoires seront mis en place à l’institut. Dans le district sanitaire de Berberati, quatorze formations sanitaires seront renforcées. Des kits d’hygiène ainsi que des matériels de protection et de triage des patients complèteront les formations de prévention, de contrôle de l’infection et de mobilisation communautaire contre la Covid-19.
L’Initiative appuie la Croix-Rouge française à travers la reprogrammation de ses activités pour un montant de 24 350 euros, et un financement additionnel de 153 571 euros. Ce soutien permettra d’améliorer la qualité de la formation paramédicale en République centrafricaine en contexte Covid-19.
>> En savoir plus sur le site Internet de la Croix-Rouge française.
Une stratégie de riposte pour les organisations communautaires au Cameroun
Au Cameroun, le taux de prévalence du VIH est très différent entre la population générale et les populations clés. Ces populations portent un poids disproportionnellement élevé vis-à-vis du VIH au Cameroun. Une étude épidémiologique, CAMPHIA, réalisé en 2018, considère que la prévalence du VIH est de 3,4 % au sein de la population générale. Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH), le taux de prévalence a été estimé en 2016 par une étude IBBS à 45 % à Yaoundé et 25,7 % à Douala. Les tabous, les préjugés et les violences qui entourent les personnes transgenres, les professionnel et professionnelles du sexe ou les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes sont autant de discriminations qui entravent l’accès de ces groupes vulnérables aux services de santé. Ce contexte hostile rend difficile le travail des organisations à base communautaire (OBC). Ce sont pourtant elles qui sont le mieux indiquées pour des services adaptés aux populations clés.
Le projet « Proximité », porté par Alternatives-Cameroun et financé par L’Initiative depuis 2018, vise à faire de douze organisations à base communautaire des structures de référence dans l’offre de services liée au VIH et aux infections sexuellement transmissibles, adaptée aux HSH et aux transgenres. Il s’agira ainsi de former des auxiliaires de santé à la Prep et au dépistage démédicalisé, et des médecins au dépistage et à la prise en charge des pathologies anales. Au cours du premier semestre du projet, 150 auxiliaires de santé ont été formés et plus de 1 000 dépistages réalisés. À terme, le projet tend à donner une plus grande visibilité des notions de dépistage démédicalisé, de Prep, d’identité de genre, du traitement comme prévention et de proctologie. Des supports de communication et de plaidoyer seront conçus pour vulgariser ces notions.
Pour faire face aux obstacles causés par la pandémie de Covid-19 au Cameroun, Alternatives-Cameroun déploie une stratégie de riposte fondée sur une approche communautaire comme relais à une information de qualité, aux mesures de prévention et d’accompagnement dans la prise en charge des patients. Des sessions de formations et de sensibilisation sur la Covid-19 seront mises en place auprès des personnels des douze associations. Afin de réduire le risque de transmission du coronavirus, des mesures de précautions et gestes barrières seront systématiquement adoptées dans le cadre des activités du projet. Les associations partenaires du projet seront ainsi équipées en gel hydroalcooliques, masques, solutions désinfectantes et thermomètres digitaux. Enfin, pour réduire les discriminations auxquelles doivent faire face les HSH et transgenres, Alternatives-Cameroun déploiera un dispositif d’assistance aux personnes affectées par la Covid-19, victimes de violence ou en situation de vulnérabilité. Un paquet d’assistance matérielle (vivres, médicaments, kits d’hygiène) sera distribué aux personnes les plus vulnérables.
L’Initiative soutient la stratégie de riposte d’Alternatives-Cameroun via un financement additionnel de 90 000 euros. Cet appui permettra à Alternatives-Cameroun de mener à bien ses activités et de réduire l’impact social de la pandémie de Covid-19 sur les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et les personnes transgenres.