Alors que viennent d’être publiés les appels à projets de L’Initiative, Éric Fleutelot et Yasmina Lakmad reviennent ensemble sur les raisons de la création d’un nouveau circuit de financement dédié aux suites de projets.
Éric Fleutelot
Directeur technique du pôle pandémies
Yasmina Lakmad
Coordinatrice des appels à projets
Pourquoi un nouveau circuit d’appels à projets dédié aux suites de projets ?
Éric Fleutelot : Notre objectif était de combler ainsi un manque dans nos opportunités de financements. D’une part, il va permettre une meilleure prise en compte de la spécificité et des caractéristiques des suites de projets. D’autre part, c’est un moyen de permettre aux nouveaux projets d’être instruits sur des critères propres, sans être en compétition avec des projets qui ont déjà des résultats à montrer.
Yasmina Lakmad : Le comité de pilotage a, dans ce cadre, souhaité adopter un nouveau calendrier pour réduire les délais entre la fin de la première phase et le lancement de la deuxième. C’est cette latence entre la soumission du dossier et l’octroi de la nouvelle subvention qui se trouve réduite par ce nouveau circuit d’appel à projets en une phase. Par ailleurs, le format de la note conceptuelle spécifique à ce circuit permettra aux organisations porteuses des projets de mieux valoriser les résultats du précédent financement et de mieux justifier pourquoi une suite serait nécessaire.
Quel est l’intérêt de financer une « suite de projet » ?
Yasmina Lakmad : Financer la suite d’un projet, c’est d’abord un engagement pour la pérennité de l’action mise en œuvre. Un nouveau financement permet au soumissionnaire d’assurer la continuité et la durabilité des actions, en vue de consolider et de pérenniser les résultats. En matière de renforcement des capacités, une suite de projets offre l’opportunité aux équipes et partenaires locaux d’intégrer les bonnes pratiques et les innovations issues du projet initial. Enfin, dans le cadre de sa suite d’intervention, le soumissionnaire capitalise sur les enseignements qu’il tire de la phase précédente pour optimiser son projet, son efficacité et son adéquation aux besoins locaux.
Éric Fleutelot : Pour L’Initiative, c’est un pas de plus au côté des porteurs de projets. C’est la marque de notre engagement auprès de projets qui s’inscrivent dans la durée, en tant que bailleur d’actions pérennes. Financer une suite de projets ou un passage à l’échelle rend aussi possible une analyse plus approfondie de nos résultats, à plus long terme. On pourrait aussi parler de l’effet de levier lié à la reprise des actions par les acteurs nationaux et de l’adaptation aux évolutions des pandémies et aux contextes locaux, deux éléments auxquels une phase supplémentaire de projet peut apporter des réponses grâce à des interventions ajustées en conséquence.
Pourquoi la recherche opérationnelle n’est-elle pas concernée par le nouveau circuit « Suites de projets » ?
Yasmina Lakmad : En recherche opérationnelle, les projets sont souvent conçus pour répondre à une question ou un problème spécifique et apporter des solutions concrètes à des besoins opérationnels immédiats. Une fois les solutions développées et appliquées, le projet a en général atteint son objectif principal. Les résultats de ces projets sont souvent utilisés comme base pour l’optimisation ou la prise de décision et ne nécessitent pas de « suites » au sens de nouvelles phases de mise en œuvre.
Éric Fleutelot : Par ailleurs, dans un projet de recherche opérationnelle, les outils, modèles ou méthodes développés sont généralement transférés aux équipes ou aux structures concernées pour une utilisation immédiate. Dans les projets dits d’intervention, une deuxième phase, dite « suite de projet », peut être nécessaire pour approfondir les résultats, adapter les outils ou tester des approches à plus grande échelle. On cherche souvent à faire évoluer, adapter, ou élargir un programme initial dans un cadre plus opérationnel ou expérimental, ce qui est moins le cas avec la nature ponctuelle des projets de recherche opérationnelle.
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L’Initiative complète les investissements du Fonds Mondial en lançant chaque années des appels pour financer les projets de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.