Journée mondiale de lutte contre le sida 2024

En 2024, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) reste un défi majeur pour la santé publique mondiale : plus de 39,9 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. En 2023, chaque minute, une personne décédait du sida. En Afrique, ce virus est la première cause de mortalité chez les 10-19 ans, tandis que les jeunes femmes – de 15 à 24 ans – courent un risque disproportionné de le contracter. Chaque semaine, 4 000 jeunes femmes et adolescentes contractent le VIH dans le monde.

65%

interventions en cours

dédié à la réponse au VIH

204

millions d’euros

engagé depuis 2011 pour la lutte contre le VIH/SIDA

8

sur 10 projets

menée par des organisations de la société civile

Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans la lutte contre le VIH, 650 000 personnes sont mortes de maladies liées au sida en 2023. Trois grands défis demeurent : l’accès aux services de prévention et de traitement – entravé pour les personnes les plus marginalisées et dans les pays à faibles revenus –, la durabilité des financements nationaux et internationaux et la résistance tant virologique que celle de la société qui continue de stigmatiser et discriminer les personnes vivant avec le VIH.

L’Initiative s’engage sur le sujet du VIH pédiatrique. L’épidémie touche particulièrement les enfants, plus vulnérables à la maladie : toutes les cinq minutes, un enfant meurt du VIH dans le monde. Il est crucial de concentrer les efforts sur la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant. Bien qu’il existe des traitements pédiatriques, à peine plus de la moitié des enfants vivant avec le VIH y ont accès. L’Initiative se mobilise pour un monde sans nouvelle infection pédiatrique et pour que les enfants vivant avec le VIH puissent bénéficier de soins adaptés.

Un autre pilier de l’engagement de L’Initiative concerne la santé des femmes et notamment la prise en charge du papillomavirus humain (HPV), l’une des infections sexuellement transmissibles les plus courantes. Le HPV est un facteur de risque de développement de cancer du col de l’utérus. Les femmes vivant avec le VIH sont six fois plus à risque que pour la population féminine générale.

Chiffrescles4 Cover

Ce quatrième numéro des Chiffres clés analyse les actions de L’Initiative contre le VIH (2011-2024), leurs résultats, les priorités géographiques, les approches ciblées, et le renforcement des systèmes de santé pour les populations vulnérables.

Des approches de santé intégrée et multisectorielle sont cruciales pour optimiser l’efficacité des stratégies de prévention et de traitement, dans la lutte contre le VIH. Elle tend à rendre les systèmes de santé plus efficaces, grâce à une coordination des différents services, avec une adaptation aux besoins des populations concernées, pour une prise en charge durable et pérenne. Via cette approche, les comorbidités, comme la tuberculose, le paludisme et le diabète, sont également traitées.

Afrique Burkina Faso 1.acteur De Sante Communautaire

Le diabète et ses comorbidités : un enjeu de santé publique en Afrique

L’ONG Santé Diabète suit aujourd’hui plus de 25 000 patients diabétiques à travers le Mali, le Burkina Faso et les Comores. Le continent africain connaît la plus forte progression de la prévalence du diabète au monde. D’ici à 2050, le nombre de diabétiques aura triplé dans la région par rapport à 1990. Rencontre avec Stéphane Besançon, fondateur et directeur général de l’association.

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Test Vih Cambodge

Le HPV et le cancer du col de l’utérus chez les femmes vivant avec le VIH-sida au Cambodge

Grâce à l’assistance technique de L’Initiative, le Centre national du VIH-sida, de la dermatologie et des maladies sexuellement transmissibles du Cambodge a élaboré des procédures opérationnelles standardisées pour soutenir le dépistage du cancer du col de l’utérus, chez les femmes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral. La Dr Kennarey Seang a supervisé ce projet.

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Le VIH touche toutes les tranches d’âge, des enfants aux personnes âgées. Chaque étape de la vie présente des défis spécifiques, de la prévention de la transmission mère-enfant à la prise en charge des comorbidités chez les seniors vivant avec le VIH. Pour tous, il est crucial de garantir un accès aux soins et de lutter contre la stigmatisation et la discrimination qui sont des freins au traitement.

Le projet VIHeillir, soutenu par L’Initiative, débute sa deuxième phase. Il vise à répondre aux besoins de santé des personnes vivant avec le VIH de 50 ans et plus. Alors que leur espérance de vie a augmenté grâce aux traitements antirétroviraux, de nouvelles comorbidités comme l’hypertension, le diabète et les hépatites apparaissent. Ce projet vise à offrir des parcours de soins intégrés pour prendre en charge le VIH et ces affections associées.

Anss 15

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Hélène Roger réaffirme l’engagement de l’association en faveur de l’éradication de la pandémie d’ici à 2030. La directrice du pôle Analyse et plaidoyer de Sidaction revient sur les enjeux cruciaux que représentent le VIH pédiatrique et le renforcement du plaidoyer. Elle évoque également la collaboration de longue date entre Sidaction et L’Initiative, qui s’inscrit dans la volonté de renforcer l’impact des actions menées dans la lutte contre le VIH.

L’adolescence est une période délicate pour tous les adolescents dans le monde, à plus forte raison pour les jeunes qui vivent avec le VIH. Pour les accompagner sur le plan médical et humain et les aider à prendre en main leur avenir, des organisations du réseau associatif Grandir Ensemble participent au projet Passerelles, mis en œuvre par Sidaction avec le soutien de L’Initiative, au Burkina Faso, au Burundi, en Côte d’Ivoire et au Togo. Un programme de formations, d’empouvoirement et d’accompagnement qui vise, à terme, le transfert de compétences aux parties nationales et un passage à l’échelle.

Passerelles

Les ressources humaines en santé représentent la pierre angulaire des systèmes de santé et sont à ce titre essentielles dans la lutte contre le VIH. L’Initiative s’engage pour renforcer les compétences des professionnels de santé en vue d’améliorer la prise en charge des populations et construire des systèmes de santé plus équitables et performants.

630 000 personnes meurent chaque année du VIH dans le monde malgré l’extension de l’accès aux thérapies antirétrovirales. De nombreux patients arrivent en parcours de soins avec un VIH avancé. Un protocole de prise en charge précis peut les sauver, à condition que les médecins soient bien formés et aient accès aux tests et soins adéquats. Avec le soutien de L’Initiative, du Fonds mondial et de l’Organisation mondiale de la Santé, une équipe de médecins a conçu une « boîte à outils » dédiée. David Masson, pédiatre spécialisé dans le VIH, y a contribué.

Afrique Nigeria Prevention Vih 1
Ias Mentorship

Soutenue par L’Initiative, l’International Aids Society (IAS) lance la cinquième édition de son mentorat. Ce programme vise à renforcer les compétences de jeunes professionnels et leur visibilité dans la réponse au VIH.

Les engagements de L’Initiative sur les droits à la santé sexuelle et reproductive (DSSR) s’inscrivent dans le cadre de la stratégie internationale 2023-2027 de la France. Parmi les priorités définies se trouvent l’accès à des services de qualité, l’égalité et l’accès aux droits pour les personnes LGBT+ et le soutien à l’éducation à la sexualité. Les services communautaires jouent un rôle clé dans la mise en œuvre de ces droits, notamment en matière de VIH. Ils permettent une approche plus inclusive et adaptée aux besoins locaux.

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Pour les personnes particulièrement exposées au VIH, la prophylaxie pré-exposition, couramment appelée PrEP, est un moyen de prévention qui a fait ses preuves. Ce traitement réduit presque totalement le risque de contamination. Le projet PrEP Femmes promeut le déploiement de la PrEP auprès des travailleuses du sexe, au Maroc et au Mali, et des femmes transgenres et des partenaires d’usagers de drogues injectables à Maurice. Le Dr Lahoucine Ouarsas détaille les enjeux du projet.

Le plaidoyer et la lutte contre la stigmatisation sont centraux dans la réponse au VIH. Le plaidoyer permet de mobiliser les acteurs politiques pour renforcer les stratégies nationales de prévention et pour garantir les droits des personnes vivant avec le VIH. Parallèlement, la lutte contre la stigmatisation vise à créer un environnement propice à la prévention et aux traitements : la discrimination liée au VIH freine sa prise en charge. Le plaidoyer et la lutte contre la stigmatisation participent à la création de systèmes de santé plus inclusifs, de qualité et durables.

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L’Initiative et l’Onusida : un partenariat pour lutter contre la stigmatisation liée au VIH

Pilier de la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026, la lutte contre toutes les formes de stigmatisation et de discrimination liées au VIH est essentielle pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030. Depuis février 2024, L’Initiative et l’Onusida sont liés par un partenariat stratégique déployé dans six pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Fatou Mbacké Sy, coordinatrice de projet Onusida, revient sur ses enjeux et ses objectifs.

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La Fabrique des dialogues : professionnaliser le plaidoyer de la lutte contre le sida

Porté par un consortium de trois associations, La Fabrique des dialogues a été lancée à Dakar en novembre 2024. Son but : professionnaliser le plaidoyer et renforcer les capacités des acteurs locaux pour influencer durablement les politiques publiques de santé et de droits humains. Kayo Jodelle, représentant L’Atelier des Luttes, et Soufia Bham, pour Coalition PLUS, soulignent l’importance du plaidoyer dans la lutte contre le VIH.

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Améliorer l’accès à la prévention, au dépistage et au traitement du VIH des populations clés passe par une évaluation précise de la réalité du terrain et l’écoute des personnes concernées, là où elles se trouvent, selon la Dr Ravelohanta, médecin addictologue et coordinatrice du système communautaire d’alerte sur le VIH (Sycavi). Dans le cadre de ce projet, quatre associations mesurent avec précision, depuis trois ans, les ruptures de stock et autres problèmes systémiques que rencontrent les personnes les plus vulnérables à Madagascar. L’objectif : construire un plaidoyer bien informé à porter auprès des autorités.

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