Rendez- vous le 18 juin 2025 pour la journée scientifique de L’Initiative : « La santé communautaire, entre innovations et contraintes »
Contexte et objectif
La production et le partage des connaissances est un axe stratégique de L’Initiative. Il s’agit ici de promouvoir les connaissances issues des activités soutenues par L’Initiative, voire mises en œuvre par elle, dont l’adoption d’approches innovantes étayées par des données probantes au service de la lutte contre les pandémies. Pour ce faire, L’Initiative mène plusieurs activités de valorisation, capitalisation et diffusion au sein de son écosystème. C’est dans ce cadre que L’Initiative a organisé, en juin 2023, sa première journée scientifique sur le thème transversal de « L’enfance », qui a réuni environ 80 participants et a permis à la fois de valoriser des projets de L’Initiative mais aussi de tisser de nouvelles perspectives de collaborations entre acteurs de la recherche, du monde associatif et des institutions de santé de plusieurs pays.
Cette première expérience très concluante nous encourage à faire de la Journée scientifique un rendez-vous régulier, réunissant tous les deux ans à Paris les principaux partenaires de L’Initiative. Dans cette optique, nous organisons le 18 juin 2025 la deuxième journée scientifique consacrée à la thématique « Santé communautaire, entre innovations et contraintes ». Au cours de cette journée d’échanges interviendront des porteurs de projets et acteurs de terrain soutenus par L’Initiative mais aussi des invités référents dans des domaines en lien avec le thème choisi. L’objectif de cette journée qui se veut multidisciplinaire est de documenter les enjeux autour des innovations mais aussi des limites de l’approche communautaire, de partager les succès et opportunités et de discuter et débattre des améliorations souhaitables le tout dans le cadre d’une actualité qui vient défier le monde de l’aide au développement.
Argumentaire scientifique
L’histoire de la lutte contre le sida est liée à double fil avec l’émergence d’une approche communautaire de la santé. Déjà en 1978, trois ans avant le début de la pandémie, la déclaration d’Alma Ata sur les soins de santé primaire affirmait que « tout être humain a le droit et le devoir de participer individuellement et collectivement à la planification et à la mise en œuvre des soins qui lui sont destinés ». Mais la puissance de cette démarche ascendante ne s’est pleinement révélée qu’au moment où, face à la relative inaction des pouvoirs publics, les groupes les plus affectés par le VIH se sont organisés pour construire une réponse efficace et participative – ou, plus exactement, efficace parce que participative.
Quarante-cinq ans après, force est de constater que les principes de la santé communautaire ont irrigué tous les échelons de la santé mondiale, jusqu’à être promus par un grand nombre d’institutions internationales, y compris le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Cette institutionnalisation va de pair avec une utilisation élargie, et parfois peu homogène, de l’adjectif « communautaire » qui peut désigner à la fois l’ensemble des groupes de population et organisations associatives impliqués dans la lutte contre les maladies, mais aussi le niveau le plus bas de la pyramide sanitaire, constitué par des agents de santé communautaires pouvant à leur tour avoir des statuts assez disparates.
Elle ne va pas non plus sans questionnements : quel est le niveau de représentation et d’autonomie des communautés et des parties nationales face aux grands bailleurs de la santé dans l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies de santé publique ? La démarche communautaire est-elle véritablement encouragée pour répondre aux exigences des personnes infectées et exposées ou plutôt pour faire face à la rareté des ressources humaines en santé ? Comment garantir qu’elle demeure un terrain d’innovations facilitant l’accès à des soins de qualité pour le plus grand nombre ? Et pour ce faire, comment garantir un statut moins précaire aux acteurs communautaires dans leur diversité, y compris en fournissant formation adaptée, diplômante ou certifiante et un statut aux agents de santé communautaires ?
Pour faire le point sur toutes ces questions, la deuxième édition de la Journée scientifique de L’Initiative s’appuiera principalement mais pas exclusivement sur les projets de recherche qu’elle finance. Il s’agira notamment de mettre en lumière l’actualité, la pertinence mais aussi les limites des approches communautaires dans le champ de la lutte contre le sida, de la tuberculose et du paludisme, eu égard aux enjeux les plus récents liés aux trois pandémies, y compris les récentes et drastiques réductions budgétaires des investissements alloués à la santé mondiale.
Programme
8h30 – Accueil
9h – 9h20 : Introduction Générale
Mme Anne-Claire AMPROU, Ambassadrice pour la santé mondiale
Mme Caty Fall, Directrice régionale Afrique pour le Fonds mondial
Mme Cassilde Brénière, Directrice générale adjointe d’Expertise France
9h20 –9h45 : Discours d’ouverture
Prof. Fatoumata Hane, Université Assane Seck de Ziguinchor, Sénégal
9h45– 11h15 : Les communautés, fer de lance de l’innovation
- 9h45-10h : « Breaking the Barriers » : impliquer les communautés dans la lutte contre le paludisme en zone de conflit
Dr LundiAnne Omam, Reach-Out, Cameroun
- 10h00-10h15 : L’utilisation des « community scorecards » pour améliorer la qualité des services de santé
Dr Andrews Ayim, Ghana Health Service, Ghana
- 10h15-10h30 : Agir avec la communauté pour réduire le réservoir du paludisme : l’exemple du projet SUCOPPA
Dr Armel Djenontin, Université d’Abomey-Calavi, Bénin
- 10h30-11h15 : Table ronde avec les intervenant.es
11h15-11h30 : Pause café
11h30 – 13h00 : Les innovations au plus près des communautés
- 11h30-11h45 : Le projet PrEP femmes : les enjeux de mise en œuvre de l’élargissement de la prévention du VIH au Maroc
Naoual Laaziz, Association de Lutte Contre le Sida, Maroc
- 11h45-12h00 : Adapter les innovations au public : l’exemple de DRIVE-TB auprès des usagers de drogue
Dr Haiphong University of Medicine and Pharmacy, Vietnam
Dr Nicolas Nagot, Université de Montpellier, France
- 12h00-12h15 : L’engagement communautaire dans le dépistage du cancer du col de l’utérus : l’exemple du projet C3UC3
Victorine A. Sehi Beguide, Association de lutte contre les violences faites aux femmes, Cameroun
- 12h15-13h : Table ronde avec les intervenant.es
13h00-14h30 : Pause déjeuner
14h30 – 16h00 : Le rôle des travailleurs communautaires entre opportunités et contraintes
- 14h30-14h45 : Le projet REACT 2 : la supervision des agents de santé communautaire au cœur d’un projet de lutte contre le paludisme au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire
Dr Cédric Pennetier, IRD, France
- 14h45-15h00 : D’usager de drogue à travailleur communautaire, le modèle du projet « Y a pas drap » et son extension dans plusieurs sites d’Afrique francophone
Mathieu Hie, MDM, Côte d’Ivoire
- 15h00-15h15 : Exploiter les technologies telles que l’intelligence artificielle, pour la formation continue des agents communautaires / Harnessing cutting-edge technologies such artificial intelligence to continuously train and upskill community workers
Dr. Jean Claude Semuto Ngabonziza, Rwanda Biomedical Centre, Rwanda
Emery Hezagira, Rwanda Biomedical Centre, Rwanda
- 15h15-16h : Table ronde avec les intervenant.es
16h00 – 16h45 : Table ronde sur la place de l’innovation dans un contexte contraint
Dr. Lucica Ditiu, Executive Director, Stop TB Partnership
Dr. Vuyiseka Dubula, directrice du département « Communautés, Droits et Genre », Fonds Mondial
Djibril Sy SOS Pairs Educateurs, Mauritanie
16h45 – 17h30 : Conclusion et discussion générale
17h30 : Fin de la journée scientifique et cocktail