La Fondation Mérieux évalue différentes stratégies de dépistage et de prise en charge de la tuberculose latente au Cameroun et à Madagascar.
Contexte
La tuberculose latente se réfère à l’état dans lequel une personne est porteuse de bactéries tuberculeuses sans présenter de symptômes de la maladie. Environ 25 % de la population mondiale serait porteuse, et 5 à 10 % des personnes infectées par la tuberculose latente développeront une tuberculose active au cours de leur vie. Le déploiement à grande échelle du traitement préventif de la tuberculose nécessite l’identification des personnes infectées et de celles ayant un risque élevé de développer une forme active de tuberculose. Malheureusement, le dépistage et la prise en charge de la tuberculose latente restent sous-développés au Cameroun et à Madagascar.
Description
Avec les partenaires du projet, la Fondation Mérieux a coordonné une étude visant à soutenir les programmes nationaux de lutte contre la tuberculose. L’objectif était de définir une politique de dépistage et de prise en charge de la tuberculose latente efficace en termes de coûts, pérenne et adaptée aux contextes sociaux et économiques des deux pays. Pour atteindre ce but, la Fondation et ses partenaires se sont appuyés sur des relais communautaires pour approcher et sensibiliser les personnes qui ont été en contact étroit et prolongé avec un cas de tuberculose active au sein de leur domicile. L’étude vise également à évaluer la performance de deux tests de dépistage (l’IDR et l’IGRA) de la tuberculose latente parmi les contacts intradomiciliaires, ainsi qu’à identifier les personnes les plus susceptibles de développer la maladie.
Impact
Le projet a permis d’évaluer plusieurs stratégies de dépistage et de suivi de la tuberculose latente adaptée aux contextes locaux. Parmi les 1 581 personnes contacts intradomiciliaires identifiées et suivies dans le cadre du projet, 43 ayant développé une tuberculose active ont pu être diagnostiquées et prises en charge. 197 enfants âgés de moins de 5 ans et/ou personnes vivant avec le VIH (groupes vulnérables) ont bénéficié d’un traitement préventif. Par ailleurs, le projet a participé au renforcement des capacités locales de diagnostic et de recherche : plus de 50 personnes formées à l’approche communautaire et à la réalisation des tests de dépistage de la tuberculose latente. Enfin, l’étude apporte de nouveaux éléments importants sur la « valeur pronostic » du test IDR pour identifier les personnes susceptibles de développer une tuberculose maladie dans les mois suivant le dépistage.