Le projet CAP-Thai ambitionne d’améliorer le dépistage et la prévention de la tuberculose. Grâce au diagnostic précoce et à la mise en place de traitement, il vise à surmonter les obstacles aux soins, en ciblant les groupes vulnérables et en démontrant la pertinence d’une mise en œuvre généralisée de cette approche.
Contexte
Au cours des dernières décennies, l’état de santé de la population s’est considérablement amélioré en Thaïlande, grâce à la mise en place d’un système de santé très décentralisé. Toutefois, le pays est classé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) parmi les trente du monde les plus affectés par le fléau de la tuberculose. Selon l’OMS, la maladie a tué 13 700 Thaïlandais en 2022, une personne contracte la tuberculose toutes les 5 minutes dans le pays. Sur l’ensemble des cas détectés, seul 1 % concerne des enfants âgés de 0 à 14 ans, ce qui laisse supposer un sous-diagnostic. En effet, les enfants tombent malades alors qu’ils ne présentent qu’un faible taux de bactéries et les tests actuels ne permettent pas toujours de détecter la présence des germes responsables de la maladie. Ce projet de recherche opérationnelle a pour objectif d’accroître le dépistage des cas de tuberculose parmi les populations à haut risque afin de prévenir la propagation de la maladie.
Description
Le but global du projet Cap-Thai repose sur l’évaluation de l’impact, en termes de santé publique, d’une intervention axée sur les cas contacts, au sein d’un même foyer, de personnes récemment diagnostiquées avec la tuberculose. Cette intervention associe d’une part le dépistage actif et le traitement de la maladie et, d’autre part, la prescription et le suivi d’un traitement préventif pour chaque cas contact au sein d’un foyer, chez qui la tuberculose active est exclue. De plus, la faisabilité et l’acceptabilité de l’intervention seront évaluées parmi les soignants et les usagers. L’étude se déploie au sein de vingt hôpitaux sélectionnés par le biais d’un plan randomisé en grappes avec permutation séquentielle.
Impact
En dispensant un traitement curatif et préventif aux cas contacts exposés à la tuberculose, le projet Cap-Thai aura des effets bénéfiques immédiats sur la vie des personnes qui bénéficient du programme. Il permettra, en outre, aux professionnels de santé de toucher des groupes vulnérables qui pourraient autrement ne pas se faire soigner en raison de difficultés socio-économiques, de discriminations fondées sur le genre, par crainte de stigmatisation ou du fait de barrières liées à l’âge. Le projet permettra de recueillir des données pragmatiques solides sur l’ensemble des mesures de santé publique mises en œuvre, facilitant ainsi leur généralisation et leur adoption, dans le pays et au-delà.
