Le projet ambitionne de renforcer les services de santé communautaires en créant un nouveau modèle de services de santé sexuelle et reproductive, et de lutte contre la tuberculose, axés sur les personnes, qui prend en compte les questions de genre. Il cible notamment les consommateurs de drogues pour changer de paradigme et toucher d’autres populations clés.
Contexte
En République dominicaine, le risque de contracter le VIH est 35 fois plus élevé chez les personnes qui consomment des drogues et 30 fois plus élevé chez les travailleuses et travailleurs du sexe. Parmi les principaux facteurs de risque de la tuberculose, figurent le VIH et la consommation de drogues ; la tuberculose est aussi l’une des principales causes de décès des personnes vivant avec le VIH-sida. Il n’existe pas de fonds ni de stratégie sexospécifique adaptés aux consommateurs de drogues alors qu’ils sont les moins susceptibles de se faire soigner, en raison de la stigmatisation et de la discrimination ou du fait de leur grande précarité (problématique qui touche plus particulièrement les femmes ayant des enfants).
Description
Ce projet est mis en œuvre dans les zones urbaines de la République dominicaine (Saint-Domingue, Santiago, Higuey) où la consommation de drogue et la prostitution sont plus répandues, avec des taux élevés de prévalence du VIH et de la tuberculose. Le but poursuivi est de rendre les services de santé communautaires innovants et inclusifs, plus ouverts aux questions de genre et davantage adaptés aux besoins des populations clés, en renforçant les compétences des travailleurs de santé locaux et en soutenant des actions de plaidoyer efficaces, menées par les communautés elles- mêmes. Les actions s’articuleront donc autour de quatre objectifs :
- donner les moyens à 1 500 personnes qui consomment des drogues (en accordant une attention particulière aux femmes et aux travailleurs du sexe) de mieux se protéger face aux risques pour leur santé et d’améliorer leur accès aux services de santé ;
- mettre à la disposition des personnes vivant avec le VIH-sida des services communautaires de qualité, avec une intégration des questions de genre en matière de tuberculose et de santé sexuelle et reproductive, en formant 80 professionnels de la santé, avec une attention particulière portée à l’intersectionnalité (consommation de drogues, travail du sexe, VIH) ;
- renforcer les compétences et ressources de dix organisations communautaires de lutte contre le VIH-sida, dirigées par des populations clés, pour proposer des services de santé adaptés aux questions de genre et ne stigmatisant pas les consommateurs de drogues ;
- créer un environnement sociopolitique et un cadre politique propices au respect des droits à la santé des personnes usagères de drogues, par le biais d’actions de plaidoyer (en ciblant cinq institutions gouvernementales actives dans le domaine de la lutte contre le VIH ou la drogue).
Impact
Les interventions inhérentes à ce projet visent à améliorer la compréhension et réduire la discrimination à l’égard des consommateurs de drogues, au sein de leurs communautés, et de la part des professionnels de santé, ainsi que du personnel d’organisations dirigées par des populations clés. De plus, ce projet doit favoriser l’intégration d’une approche axée sur la santé et les droits humains dans la législation et les réglementations, afin de permettre la mise en œuvre sécurisée de services communautaires pour les personnes usagères de drogue. Enfin, ces initiatives permettront de mieux comprendre les besoins spécifiques des consommateurs de drogues, en fonction à la fois de leur genre et d’autres identités intersectionnelles. On estime les bénéficiaires indirects à 6 000 membres issus de la communauté ou des membres de leur famille, et à 800 toxicomanes, parmi d’autres populations clés.