Le projet vise à améliorer l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive des travailleurs et travailleuses du sexe à Madagascar, en adoptant une approche communautaire pour leur empouvoirement et en renforçant la demande et la qualité des services offerts.
Contexte
Médecins du Monde a mené des missions exploratoires en 2019 et 2021 sur l’axe Antananarivo-Tamatave, à la suite des recommandations de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins, qui ont souligné des défis majeurs pour les travailleuses et travailleurs du sexe, en matière de dépistage du VIH-sida, d’accès à des informations de qualité et de lutte contre la stigmatisation. À Madagascar, le travail sexuel est largement répandu, touchant environ 170 000 personnes. Les travailleurs et travailleuses du sexe font face à des problèmes de santé liés aux infections sexuellement transmissibles et au VIH-sida, avec des prévalences élevées de syphilis, chlamydia et herpès. Le cadre législatif est ambigu, alternant entre stigmatisation et tolérance. Les travailleurs et travailleuses du sexe subissent fréquemment des violences et discriminations, exacerbées par un manque de ressources et de confiance dans les institutions. Les missions exploratoires ont révélé une forte vulnérabilité économique et ont identifié des besoins non satisfaits en matière de droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR).
Description
Ce projet cible l’axe routier reliant le principal port du pays à la capitale où le travail sexuel est particulièrement fréquent. Il couvre 14 centres de santé dans les villes d’Antananarivo, de Moramanga, de Brickaville et de Tamatave. L’objectif est de renforcer l’accès des travailleurs et travailleuses du sexe à la santé et aux droits, par une approche inclusive et fondée sur les droits humains, tout en améliorant la qualité des services de DSSR. Ce projet privilégie un modèle qui allie réponse de santé publique et approche communautaire, associé à un plaidoyer visant à l’amélioration des politiques nationales en santé.
Impact
Le projet a pour but d’une part de donner les moyens aux travailleurs et travailleuses du sexe de lever les barrières d’accès aux soins selon une approche globale (préventive, promotionnelle et curative) pour optimiser l’utilisation des services de santé, à travers une prise en charge holistique et dans une optique de renforcement des capacités d’agir individuelles et collectives. D’autre part, il vise à améliorer la fourniture de services de santé de qualité en matière de DSSR selon une approche de réduction des risques et d’accès aux droits des travailleurs et travailleuses du sexe.