Ce projet a pour objectif de répondre aux besoins des populations migrantes en situation irrégulière dans la province de Tak, en Thaïlande, en mettant à disposition des services intégrés de santé sexuelle et reproductive, de soins contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, dédiés aux populations les plus marginalisées.
Contexte
La province de Tak est le principal et le plus fréquenté des points de passage en Thaïlande pour les populations migrantes en provenance de Birmanie. De nombreuses femmes et enfants fuient conflits et pauvreté, à la recherche d’un refuge et d’un emploi. Pour ces populations en situation irrégulière, qui maîtrisent peu la langue thaïe, se rendre dans un établissement de santé comporte d’importants risques. Non seulement elles craignent les arrestations, mais leur difficulté à accéder aux soins de façon précoce se traduit aussi par des urgences qui auraient pu être évitées. À cela s’ajoute le coût élevé des soins, difficilement supportable compte tenu de leurs faibles revenus. Cette situation se traduit par des taux élevés de mortalité maternelle et néonatale, ainsi que de nombreux accouchements à domicile, laissant les enfants sans nationalité ni document officiel.
Description
Ce projet vient en complément des interventions du Fonds mondial de lutte contre la tuberculose, le VIH et le paludisme, et cible les migrants les plus marginalisés. Il vise à améliorer la qualité et l’accessibilité des services de santé destinés aux femmes vulnérables, notamment en proposant une prise en charge spécifique pour les victimes de violences basées sur le genre. Par ailleurs, il fournit des données essentielles aux autorités provinciales de santé publique. Le projet s’articule autour de trois objectifs principaux :
- renforcer la collaboration et la coordination entre les acteurs de la santé sexuelle et reproductive dans la province de Tak ;
- développer les compétences des agents de santé communautaires en milieu rural et intensifier les actions de sensibilisation en matière de santé sexuelle et reproductive ;
- mettre en place un système de surveillance des activités de santé sexuelle et reproductive, incluant la gestion des urgences dans ce domaine.
Impact
Grâce à ce projet, la proportion d’accouchements à domicile a nettement diminué, passant de un sur trois à un sur dix. Plus de 11 000 femmes ont bénéficié d’un suivi de grossesse ou de services de planification familiale lors des consultations mobiles. Parallèlement, plus de 100 agents de santé communautaires ont été formés à la santé sexuelle et reproductive, et 3 500 membres de la communauté ont reçu des informations essentielles sur la planification familiale. Le projet a également permis d’améliorer la couverture vaccinale dans le cadre du Programme élargi de vaccination pour les nourrissons, tout en facilitant l’identification et l’orientation des cas de VIH, de tuberculose, ainsi que la prévention de l’hépatite B.