Face à la recrudescence du paludisme et à la résistance aux insecticides, une recherche pilote est menée au Bénin et en Côte d’Ivoire pour tester l’efficacité de TrapNet, un dispositif innovant de piégeage sans insecticide, afin d’améliorer l’efficacité des moustiquaires et renforcer la lutte antivectorielle.
Contexte
La morbidité et la mortalité liées au paludisme en Afrique subsaharienne ont connu une augmentation récente, passant de 212 millions de cas et 429 000 décès en 2015 à 241 millions de cas et 619 000 décès en 2021. On estime qu’en 2022, il y a eu 249 millions de cas de paludisme dans le monde, soit 16 millions de plus que les 233 millions enregistrés avant la pandémie, en 2019. Cette recrudescence est attribuée en partie à la résistance des moustiques aux insecticides dont sont notamment imprégnées les moustiquaires, maillon essentiel dans la lutte contre le paludisme. Pour pallier ce problème, des innovations pour améliorer l’efficacité de ces moustiquaires sont à l’étude. L’une d’elles, TrapNet, est un dispositif de piégeage de moustiques sans insecticide, qui peut être attaché à tout type de moustiquaire pour en améliorer la performance.
Description
Le projet TrapNet vise à évaluer le potentiel de TrapNet comme outil majeur de lutte contre le paludisme, en permettant aux moustiquaires qui en sont équipées d’égaler ou de dépasser en efficacité les moustiquaires imprégnées actuellement déployées, de gérer la résistance aux insecticides et de susciter une adhésion plus massive des populations à l’utilisation des moustiquaires en général.
Le projet comprend un essai pilote randomisé et contrôlé dans la région du Nord de la Côte d‘Ivoire où la résistance des moustiques aux insecticides est forte. Les habitants des villages participants recevront différentes moustiquaires, avec ou sans TrapNets. L’efficacité sera évaluée selon des indicateurs épidémiologiques, entomologiques et socio-anthropologiques, ainsi que par tranche d’âge et par genre. L’étude permettra également d’explorer le potentiel des moustiquaires-pièges pour gérer la résistance des moustiques aux insecticides par modélisation mathématique. Enfin, la capitalisation et la diffusion des connaissances générées au cours de ce projet, selon un plan de communication défini, permettront de renforcer les compétences et les capacités des acteurs de la recherche et de la lutte contre le paludisme en Côte d’Ivoire et au-delà.
Impact
Les résultats de cette recherche opérationnelle sur TrapNet permettront aux services dédiés à la lutte contre le paludisme de s’engager dans des études de recherche interventionnelle à plus grande échelle. Il sera ainsi possible de tester cet outil en communauté, dans différents contextes épidémiologiques (y compris urbains), et de proposer son intégration dans l’arsenal recommandé.