Le 13 janvier 2023, L’Initiative a organisé un séminaire de briefing des expertes et des expertes pour le nouveau cycle de financement du Fonds mondial, le Grant Cycle 7, l’occasion de revenir sur les spécificités du travail de cette facilité avec ses expertes et ses expertes, et ses enjeux.
L’Initiative est un partenaire clé du Fonds mondial pour la lutte contre le VIH-sida, la tuberculose et le paludisme, mais aussi dans le renforcement des systèmes de santé. Elle accompagne de nombreux pays dans l’accès aux financements du Fonds mondial et dans l’amélioration de l’efficience des subventions octroyées. Cet exercice est au cœur de son mandat. En complément, elle fournit des moyens financiers supplémentaires pour des projets catalytiques afin de faire évoluer les pratiques et politiques de santé.
Lors du cycle de financement précédent, elle a apporté une assistance technique d’un volume inédit qui s’est traduit par le soutien à 32 pays dont 20 en Afrique francophone, la mobilisation de plus de 260 experts dont 200 dans cette même région, et 10 millions d’euros d’investissement dans l’assistance technique.
Pour ce septième cycle de financement du Fonds mondial, L’Initiative est déjà mobilisée sur un grand nombre de pays. 22 missions d’assistance technique ont d’ores et déjà été validées, pour un budget engagé de plus de 3 millions d’euros, 3 000 jours d’expertise, une centaine d’experts – dont une quarantaine déjà mobilisés ou en cours de mobilisation sur le mois de janvier.
Accompagner les experts pour ce nouveau cycle de financement
En partenariat avec le Fonds mondial, une journée de cadrage et de partage de bonnes pratiques a été organisée par L’Initiative vendredi 13 janvier dans les locaux d’Expertise France à Paris, et a réuni les experts et leurs réseaux autour des équipes de L’Initiative et du Fonds mondial.
L’objectif de ce séminaire était de préparer ces experts et de les outiller pour qu’ils puissent accomplir leur mission : accompagner les pays partenaires dans leurs requêtes de financements auprès du Fonds mondial, y compris sur des priorités non couvertes.
Plus précisément, les participants, qui étaient environ une centaine en présence ou en ligne, ont ainsi eu l’opportunité de travailler sur l’ensemble des normes, guides et documents existants pour soumettre une requête au Fonds mondial, et sur la conduite de ces missions cruciales, avec un focus sur l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Ils ont également échangé sur l’accompagnement des pays dans le travail de priorisation, souvent nécessaire dans un contexte aux ressources limitées, qu’il s’agisse de répartition entre les maladies ou de priorisation des cibles et des interventions. Enfin, les experts ont été sensibilisés à l’enjeu d’intégrer au renforcement des systèmes de santé les volets communautaires ou encore les problématiques liées aux droits humains et au genre.
« Il faut porter une attention particulière aux épidémies concentrées, aux populations vulnérables et au renforcement des systèmes pour la santé, a rappelé Adeline Lautissier, coordinatrice géographique à L’Initiative. Selon elle, une démarche qui vise le renforcement des capacités locales et l’appropriation avec des missions adaptées aux contextes et besoins est nécessaire. »
Le travail de L’Initiative avec les expertes et les experts
L’Initiative est fortement engagée sur les requêtes de financement. Mais son travail est bien plus riche qu’une fonction de courtage qui ferait se rencontrer demandes et offres d’expertise. Il y a une plus-value additionnelle de la part de L’Initiative, avec un pilotage des missions d’assistance technique et de coordination avec les autres partenaires techniques et financiers, impliqués dans cette immense tâche qui consiste à prévoir des années à l’avance les besoins et les activités qui seront financés par le Fonds mondial.
« L’enjeu de cette journée était bien de replacer les pays au cœur du processus de requêtes de financement, tout en insistant sur la vigilance des experts pour que personne ne soit laissé sur le bord du chemin. Il faut également prêter une attention forte à ce qu’une approche genre transversale soit garantie, et enfin toujours se nourrir du dialogue pays organisé en amont de l’écriture des requêtes de financements. »
Adeline Lautissier, coordinatrice géographique à L’Initiative.
« Les expertes et experts jouent un rôle clé d’appui aux pays. Mais ils sont dans une posture exigeante et complexe : à la fois experts, conseillers, mais aussi engagés pour que la requête de financement contribue effectivement à l’atteinte de l’objectif d’élimination des pandémies. Enfin, les expertes et les experts doivent favoriser la transversalité et l’intégration des communautés, du genre et des droits humains à la hauteur des enjeux. »
Éric Fleutelot, directeur technique du pôle Grandes pandémies, département Santé, Expertise France