Soutenir la santé à Madagascar avec et pour les communautés
Face à un système de santé fragile, à une montée inquiétante de la prévalence du VIH, à la persistance de la tuberculose et au nombre important de cas de paludisme notamment chez les jeunes enfants, L’Initiative soutient la santé à Madagascar. Elle accompagne des partenaires nationaux comme locaux, des organisations de la société civile et à base communautaire via des projets et assistances techniques innovants, des actions de terrain, du renforcement des capacités, de la recherche opérationnelle, le tout guidé par des apprentissages précieux.
À Madagascar,
Renforcer le système de santé national et la coordination régional
Coordination régionale, préparation aux pandémies et appui stratégique. L’Initiative intervient auprès des autorités et partenaires pour anticiper et coordonner la réponse aux risques sanitaires dans l’océan Indien.
La riposte aux pandémies dans l’océan Indien, notamment à Madagascar
Dr. Christophe Vanhecke, qui a été le conseiller régional en Santé mondiale pour l’océan Indien de novembre 2021 jusqu’en août 2025, revient sur la coordination régionale et les priorités pour renforcer la préparation et la riposte aux pandémies. Le conseiller régional en Santé mondiale vise à porter la stratégie française en santé mondiale dans quatre pays : les Comores, Madagascar, Maurice et les Seychelles.
La riposte contre le VIH à Madagascar
À Madagascar, face à une prévalence du VIH officiellement estimée à 0,5 % mais probablement sous‑évaluée, L’Initiative renforce son soutien à la riposte contre le virus. Discussion entre Dr. Christophe Vanhecke, conseiller régional en Santé mondiale pour l’océan Indien jusqu’en août 2025 et Dr. Kablan Prao Raimond, expert résidentiel VIH, concernant l’évolution de l’épidémie, les stratégies de dépistage et la délégation des tâches.
Favoriser l’accès aux services de santé via des soins de proximité
À Madagascar, l’accès aux soins reste profondément inégal : plus des trois quarts de la population vivent en zone rurale où les structures et les professionnels sont rares, tandis que le système de santé manque de financement. Pour rapprocher les services des personnes les plus vulnérables, L’Initiative soutient des approches de soins de proximité qui combinent formation, accompagnement et ancrage communautaire — des réponses concrètes visant à réduire les transmissions et mortalité, améliorer le suivi des patients et renforcer la résilience des territoires face aux pandémies.
Renforcer l’accès aux services de santé et droits sexuels et reproductifs
Les inégalités d’accès aux services de droits et santé sexuels et reproductifs sont criantes : maillage disparate du territoire par les centres de soins, faible connaissance des maladies et des risques (VIH, cancer du col), entraînant des taux de mortalité maternelle et infantile encore élevés.
Porté par Santé Sud et financé par Expertise France via L’Initiative, le projet « PluriElles » vise à y répondre. Il prévoit l’installation de 12 nouvelles sages-femmes communautaires, et le renforcement de 18 autres initialement appuyées par le projet « Bien Naître ».


« Un jour pendant les vacances, j’étais dans un village où il n’y avait ni centre de santé ni sage-femme. Une femme enceinte a accouché sur place, mais l’accouchement a été difficile et le bébé n’a pas survécu. Ce moment m’a beaucoup marquée et j’ai pris la décision de devenir sage-femme pour essayer de sauver des vies », dit Mihaja Nantsoina Nomena Fitiavana Raharinjato, responsable d’un Cabinet d’Accouchement Communautaire (CAC) soutenu dans le cadre de PluriElles.
Son récit n’est pas une anecdote : c’est la raison d’être du projet.
Immersion aux côtés de Mihaja, sage‑femme communautaire.
Comprendre le parcours en santé des victimes de violences sexuelles à Madagascar
Médecin de santé publique et lauréat de la bourse d’excellence Françoise Barré-Sinoussi soutenue par L’Initiative – Expertise France, le Dr Sedera Rakotondrasoa parle de l’étude qui a mené sur le parcours des victimes de violences sexuelles dans la région d’Analamanga, à Madagascar. Son travail met en lumière des obstacles concrets — autocensure suite au traumatisme, fragmentation des services, coûts indirects — et propose des solutions opérationnelles pour rendre l’offre accessible.
Renforcer l’accès aux services de santé en matière de tuberculose
La tuberculose prospère là où l’extrême pauvreté et la malnutrition affaiblissent les défenses immunitaires. Dans les quartiers défavorisés d’Antananarivo, à Madagascar, la tuberculose reste une ombre silencieuse : malgré la gratuité des traitements, 8,5% des patients diagnostiqués et notifiés étaient perdus de vue au niveau national. Pauvreté, malnutrition et stigmatisation : les conditions de vie particulièrement précaires freinent l’accès aux soins. Dans ce contexte, le projet « RAITRA », soutenu par L’Initiative depuis juillet 2021, mise sur l’inclusion des communautés urbaines défavorisées dans le dépistage et la prise en charge de la tuberculose. Il s’appuie sur un réseau d’acteurs communautaires et l’autonomisation des ONG locales pour renforcer la prévention de la tuberculose, du VIH et du paludisme en créant un lien de confiance avec les patients pour lever les freins psychosociaux et garantir une adhérence optimale aux protocoles thérapeutiques.
RAITRA : défis, résultats et perspectives pour une lutte inclusive contre la tuberculose
Fanja Anselme RANAIVO et Thierry Martin COMOLET reviennent sur les défis relevés, les résultats obtenus et les ambitions de passage à l’échelle de RAITRA.
Immersion au cœur d’une visite à domicile : quand l’accompagnement appuie le parcours de soins
Immersion aux côtés d’un agent de santé communautaire lors d’une visite à domicile, véritable pilier de ce dispositif innovant.
Renforcer la voix des communautés et les acteurs clés
Les communautés jouent un rôle central pour garantir l’accès aux services, détecter les ruptures de produits de santé et porter des actions de prévention adaptées. Le projet SYCAVI a structuré un dispositif d’observation communautaire qui alerte sur les ruptures de services et permet un plaidoyer fondé sur des données terrain ; la création d’OPP Mada vise à pérenniser et structurer cette voix communautaire au niveau national. À côté de ces dispositifs, le projet DESPS met en œuvre une approche « par les pairs » — maraudes, kits de prévention, ateliers — qui favorise la confiance et facilite le recours aux soins des personnes professionnelles du sexe.

SYCAVI & OPP Mada : la voix des communautés au cœur de la lutte contre le VIH à Madagascar
Face aux défis structurels du système de santé malgache, des organisations communautaires s’unissent pour améliorer l’accès aux soins des populations clés et des personnes vivant avec le VIH. Le projet « Système communautaire d’alerte sur le VIH » (SYCAVI) et la création de la faîtière OPP Mada incarnent cette dynamique collective. Rencontre croisée avec deux de ses figures engagées : Ravélohanta Mananarisoa, médecin coordinatrice du projet SYCAVI au sein d’AINGA-AIDES, et Johnson Firinga, président fondateur de MAD’AIDS et président de l’OPP Mada.
Immersion dans le quotidien de pairs éducatrices professionnelles du sexe
À Madagascar, le travail sexuel est répandu, avec environ 170 000 personnes praticiennes. Les personnes professionnelles du sexe (PS) font face à des besoins en santé liés aux infections sexuellement transmissibles et au VIH-sida. Elles subissent des violences et discriminations, exacerbées par un manque de ressources et de confiance dans les institutions. Le projet « Droits, Empowerment et Santé des personnes Professionnelles du Sexe » vise à améliorer l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive des PS à Madagascar, en adoptant une approche communautaire. Maraudes, ateliers et accompagnement : immersion au sein du projet via les témoignages de Mandaniaina et Masinjaka, pairs éducatrices PS.

Évaluation géographique et enseignements
L’Initiative a souhaité mener à Madagascar sa toute première évaluation géographique, un exercice inédit à l’échelle d’un pays conçu comme un outil d’apprentissage stratégique. L’évaluation analyse de manière transversale les effets et enjeux des interventions depuis la création du programme, afin d’identifier les leviers pour renforcer la riposte aux trois pandémies et l’accès à la santé, d’en tirer des enseignements opérationnels pour le pilotage futur, et de consolider l’action concertée avec les partenaires nationaux et locaux. Lors d’un atelier de restitution organisé à Antananarivo, autorités, société civile, partenaires techniques et communautés ont co-construit et validé les premières conclusions, cartographié les acteurs du secteur et formulé des recommandations concrètes pour accroître l’impact et la durabilité des interventions.