Soutenir la recherche
scientifique et l’innovation
Thématiques
transversales
En matière de lutte contre les pandémies, la science est un levier essentiel pour trouver des solutions adaptées et efficaces. L’Initiative soutient la recherche opérationnelle pour proposer et tester de nouvelles stratégies sur le terrain.
Les progrès scientifiques réalisés depuis cinq décennies ont permis de réduire considérablement l’impact du paludisme, de la tuberculose et du VIH/sida, voire de dessiner les contours d’un monde libéré de ces pandémies. Le combat n’est cependant pas encore achevé : des millions de personnes sont toujours touchées par ces maladies, dans des pays où les défis auxquels font face les systèmes de santé restent immenses.
Dans ce contexte, la recherche opérationnelle propose et évalue de nouvelles stratégies de lutte, adaptées aux contextes épidémiologiques et aux spécificités des systèmes de santé locaux. Les connaissances produites sont également susceptibles de faire évoluer les recommandations de santé publique aux échelles locale et internationale.
La recherche opérationnelle : un enjeu de solidarité et de santé publique
En matière de santé mondiale, la recherche opérationnelle repose sur une approche multidisciplinaire et participative. Elle associe la communauté scientifique, les acteurs communautaires et les autorités sanitaires, et poursuit une triple ambition :
- la production de connaissances fondées sur l’évidence scientifique, qui tiennent compte des facteurs sanitaires, sociaux, environnementaux et politiques locaux et sont directement applicables sur le terrain ;
- l’évolution des politiques de santé publique, notamment l’amélioration des connaissances épidémiologiques pour aider à la décision, le renforcement des capacités (ressources humaines, infrastructures) ou l’élaboration de nouvelles recommandations en matière de prévention ou de promotion de la santé ;
- l’amélioration de la qualité des interventions de santé, qui comprend notamment la formation et la supervision médicale et technique des professionnels de santé et des agents communautaires.
L’Initiative, un catalyseur de l’innovation
L’Initiative soutient des projets scientifiques qui ont un impact substantiel dans la riposte aux pandémies et qui se concrétisent à l’échelle des pays concernés. Il s’agit de valoriser les solutions qui émanent de ces projets, de garantir leur efficience dans un contexte donné et de favoriser leur intégration aux stratégies nationales ou internationales. Les projets soutenus peuvent ainsi intervenir à différentes étapes du processus d’innovation :
- en amont : les résultats du projet de recherche enrichissent et font évoluer les recommandations stratégiques des autorités sanitaires ;
- en aval : le projet est conçu pour adapter des recommandations générales à un contexte sanitaire spécifique.
- 14,5
millions d’euros
Engagés pour des programmes scientifiques en Afrique et en Asie du Sud-Est
- 21 %
la part de la recherche opérationnelle dans l’ensemble des financements de projets de L’Initiative (2011-2017)
Nos thématiques prioritaires de recherche
Au sein de L’Initiative, la recherche opérationnelle bénéficie de moyens en croissance. De 2011 à 2017, 21 projets de recherche opérationnelle ont été financés, pour un montant de 21,5 millions d’euros.
En 2018, à la suite d’une évaluation stratégique de L’Initiative qui a souligné l’importance des projets de recherche opérationnelle pour l’efficacité de la lutte contre les pandémies, nous avons pérennisé notre action en lançant un appel à projets annuel spécifique. Thématiques et champs géographiques sont arrêtés chaque année par notre comité de pilotage.
Parmi les thématiques ciblées ces dernières années, on retrouve la lutte contre la tuberculose et le paludisme auprès des populations les plus vulnérables, ou encore la prise en charge des cancers liés au VPH auprès des personnes vivant avec le VIH.
Appel à projets 2020 « Amélioration de la lutte contre le paludisme dans le Grand Sahel et en Afrique centrale »
L’objectif de cet appel était de soutenir des stratégies innovantes pour améliorer l’accès, la qualité et l’efficience des services de prévention, de diagnostic et de prise en charge du paludisme. Les projets retenus ciblent spécifiquement les populations vulnérables à cette maladie, à savoir les femmes enceintes, les enfants de moins de 5 ans, ainsi que les migrants et les personnes déplacées.- Découvrez la note d’orientation de L’Initiative sur la contribution de la chimioprévention du paludisme saisonnier à la réduction significative du fardeau du paludisme chez les nourrissons et jeunes enfants.
Appel à projets 2021
« Lutte contre la tuberculose : répondre aux besoins des populations vulnérables et les impliquer dans la réponse »
Cet appel visait à améliorer le recours au diagnostic et aux traitements auprès des populations difficiles à atteindre et des patients perdus de vue ainsi qu’à renforcer les stratégies de traçage. Il s’agissait également d’améliorer la prise en charge de la tuberculose latente chez les personnes vulnérables.
« C’est sur la mise en œuvre des stratégies de santé publique que la recherche opérationnelle marque la différence : intégrer de nouveaux outils pour optimiser et valoriser les ressources humaines en santé, ou pour encourager la participation des communautés et permettre de rapprocher les malades des systèmes de santé. »
- Pour en savoir plus sur les raisons qui ont poussé L’Initiative à choisir cette thématique, retrouvez l’intégralité de l’interview de Veronica Noséda, en charge du suivi des projets de recherche opérationnelle.
Appel à projets 2022
« VIH, HPV et cancers associés »
Cet appel à projets a permis de sélectionner des programmes visant à généraliser le dépistage du virus du papillome humain (HPV) et la prise en charge précoce des lésions précancéreuses qu’il peut provoquer. Ces projets adoptent une approche multidisciplinaire et innovent à la fois dans l’éducation sexuelle, les consultations de santé, les nouvelles technologies de diagnostic, la prise en charge des cancers associés au HPV et la vaccination auprès des adolescents et des jeunes adultes.
- Intégrer le dépistage du cancer du col de l’utérus dans les soins de routine pour les femmes vivant avec le VIH au Ghana.
- Combattre le cancer du col de l’utérus en clinique et en communauté au Cameroun.
- Optimisation des stratégies de dépistage du cancer du col de l’utérus après un test HPV positif chez les femmes vivant avec le VIH au Cameroun.
Nous capitalisons les savoirs produits
Consciente de l’importance de transmettre, faire comprendre et passer à l’échelle les résultats des recherches opérationnelles, L’Initiative soutient une ambitieuse stratégie de valorisation des résultats. Les porteurs de projets financés œuvrent de concert avec les autorités sanitaires des pays tout au long de leurs interventions. Lorsque les projets arrivent à terme, leurs équipes s’engagent à capitaliser et disséminer les connaissances produites au plus grand nombre.
Pour enclencher cette dynamique, l’unité Recherche opérationnelle et Science (ROSe) a été créée au sein des effectifs de L’Initiative. Elle pilote l’appel à projets spécifique, accompagne les porteurs de projets et anime le réseau des scientifiques et décideurs associés. Une première journée scientifique a ainsi été programmée en juin 2023 autour du thème « les enfants face aux pandémies ». L’Initiative renouvellera ces espaces de dialogue dédiés aux porteurs de projets, aux acteurs de terrain et aux scientifiques, afin de promouvoir les connaissances issues des activités qu’elle porte et soutient.
La capitalisation des savoirs se concrétise également à travers la production et la diffusion de ressources documentaires. Nous mettons ainsi à disposition de notre écosystème un large corpus de savoirs relatifs à la mise en œuvre des subventions du Fonds mondial, aux avancées scientifiques sur les pandémies, ou encore aux stratégies de lutte avec une quinzaine de « boîtes à outils ».
Ouvrir l’accès aux évaluations des actions de L’Initiative
L’Initiative publie régulièrement des évaluations dites « transversales », qui analysent l’efficience, la qualité et les résultats de ses interventions, notamment en évaluant si celles-ci ont été intégrées dans les politiques nationales. Ces documents permettent à la fois de prendre du recul sur les projets, de poser un regard critique sur certains paramètres, de tirer des apprentissages et de proposer des recommandations stratégiques. Parmi elles, l’évaluation transversale « Résistances » tire les enseignements de quatre projets de recherche opérationnelle portant sur la thématique des résistances aux traitements, mis en œuvre dans treize pays d’Afrique et d’Asie du Sud-Est. Cette analyse souligne la valeur ajoutée de ces projets, qui ont répondu à un déficit d’information concernant les résistances liées au VIH et au paludisme dans les pays ciblés. Les évaluateurs proposent également des pistes d’amélioration, notamment en termes de synergie avec le Fonds mondial, pour que les demandes de financements intègrent encore davantage les solutions opérationnelles issues des projets.