Intégrer le genre dans nos actions pour un accès équitable à la santé

L’état de santé des individus et leur accès aux services de santé sont largement déterminés par les normes sociales de genre auxquelles ils sont soumis. Selon les zones géographiques et les contextes sociaux, le parcours de soins ne sera pas le même selon que l’on soit une femme ou un homme, une personne transgenre ou cisgenre. Par exemple, les relations de pouvoir au sein d’un couple peuvent entraver l’accès à des services de santé.

Les inégalités de genre se traduisent au travers d’autres enjeux encore prégnants : violences sexuelles, mariages précoces, faible accès à l’information, faible capacité à négocier le port du préservatif, etc. De même, les discriminations de genre (contraintes familiales, culturelles, politiques) peuvent constituer des freins majeurs au dépistage, à la qualité de l’expérience de soin, à l’observance des traitements, ainsi qu’à l’organisation même des activités professionnelles de santé.

Notre stratégie pour des projets et interventions sensibles au genre

Strategie Pour Projets Et Interventions Bloc 1

L’égalité de genre est un engagement fort de la France, au cœur de sa diplomatie féministe. L’Initiative s’inscrit pleinement dans cette démarche, en cohérence avec la stratégie internationale de la France pour l’égalité entre les femmes et les hommes et la stratégie internationale de la France en matière de droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR). Cet engagement implique de soutenir davantage les programmes qui intègrent les facteurs de vulnérabilité liés au genre (hommes, femmes, cisgenres ou transgenres), particulièrement ceux en lien avec les trois pandémies de VIH-sida, paludisme et tuberculose.

Afin de donner le ton, nous avons adopté de nouvelles pratiques en interne. Nous nous efforçons de prendre en compte l’égalité de genre dans le contenu des missions d’assistance technique. Nous veillons à un meilleur équilibre des représentations femmes-hommes parmi les expertes et les experts déployés dans ces missions. Enfin, dans les années à venir, nous espérons atteindre 75 % de projets soutenus présentant au moins un objectif de réduction des inégalités de genre.

76%

Des projets soutenus par L’Initiative entre 2020 et 2024 intègrent la lutte contre les inégalités de genre

146M€

Ont été investis entre 2020 et 2024 dans les projets de lutte contre les inégalités de genre

  • Webinaire : L’Initiative a développé un webinaire à destination des expertes et des experts qu’elle mobilise pour les guider dans la prise en compte du genre, tant pour les missions d’assistance technique que les projets. Il est composé de trois modules : « Genre et pandémies », « Genre et type d’appui » et « Genre et méthodologies de mission ».
  • MOOC : élaboré par Expertise France, l’Agence française de développement et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ce cours en ligne propose 9 modules d’une heure. Il s’adresse aux professionnels du développement international, afin que ces personnes puissent, dans leur pratique professionnelle, faire évoluer les rapports inégalitaires de genre et afin de systématiser sa prise en compte dans leurs activités.
  • Guide / Boîte à outils : L’Initiative dédie une section de son guide Pour une intégration significative des acteurs de la santé communautaire et des populations clés à la prise en compte de la santé communautaire, du genre et des droits humains.
  • Classification CAD : L’Initiative applique le système de « marqueur genre » du comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE à l’ensemble des projets qu’elle évalue. Il permet de noter la prise en compte du genre dans l’Aide publique au développement, sur une échelle de 0 à 2.

La France s’est engagée à ce que, d’ici 2025, 75 % des investissements solidaires et durables bilatéraux soient affectés à des projets ayant pour objectif principal ou significatif l’égalité femme-homme, et 20 % pour objectif principal.

L’Initiative s’inscrit dans cette dynamique, en finançant une vingtaine de programmes où l’égalité femme-homme constitue le point de départ du projet, mais aussi l’objectif principal et la plupart des résultats attendus. En matière de la lutte contre la tuberculose ou le VIH/sida, en Afrique de l’Ouest, au Liban, en Birmanie ou encore à Madagascar, nous plaçons l’atteinte de l’égalité de genre comme priorité de nos appuis.

Afrique Madagascar 5. Dépistage Et Prise En Charge Des Communautés Urbaines Défavorisées 22sanic222

Le projet PluriElles vise à développer une offre de soins de santé et de droits sexuels et reproductifs de proximité et à lutter contre les pandémies dans deux régions rurales de Madagascar, dans un contexte où l’on soupçonne une augmentation de la prévalence du VIH-sida, une hausse de l’incidence de la tuberculose et du taux de mortalité dû au paludisme et où le cancer du col de l’utérus devient une cause fréquente de la mortalité chez les femmes. Pour ce faire, 25 sages-femmes sont recrutées pour exercer dans des cabinets d’accouchement communautaires. En parallèle, dans les zones d’installation des sages-femmes, le projet renforce les structures de référence et accompagne les communautés.

À travers le projet « Auxilium legalis », Enda Santé Côte d’Ivoire renforce l’offre de services juridiques en faveur des populations hautement vulnérables au VIH et à la tuberculose : victimes d’exploitation sexuelle, femmes et jeunes filles vivant avec le VIH ou en situation de handicap, personnes transgenres. L’objectif est de renforcer les connaissances de ces personnes sur leurs droits et d’améliorer la coordination et le suivi des interventions de droits humains au niveau national.

Genredssr3 1536x1024