Au Laos, l’ONG Community Health and Inclusion Association (CHIAs) entend renforcer les questions de santé, de droits et de genre des populations laotiennes marginalisées. L’éradication du paludisme est un des principaux objectifs de l’ONG.
Éliminer le paludisme au Laos par la collaboration communautaire
Depuis 2020, L’Initiative participe au financement, à hauteur de près d’un million d’euros, du projet Malaria Elimination in Laos visant à développer dans les provinces du Sékong et de Salavan, au sud du pays, un réseau de recherche active de cas de paludisme au sein des multiples communautés du Laos. La stratégie de l’ONG CHIAs repose sur la sensibilisation des communautés locales, par le biais d’agents de santé communautaires, à l’ensemble des problématiques liées au paludisme. Des moustiquaires imprégnées d’insecticides sont distribuées dans les villages pour endiguer la propagation de moustiques, vecteurs et responsables de nombreuses maladies. En parallèle, les agents de santé communautaires sont formés au diagnostic complet de la maladie, assurant une identification, un accès au dépistage et, le cas échéant, un traitement rapide, suivi et efficace des personnes infectées et des cas contacts.
Le projet Malaria Elimination in Laos déploie également un modèle novateur basé sur l’entraide. Appelé « TRIO », ce modèle part du constat que la nutrition et l’accompagnement par des proches réduisent la stigmatisation, favorisent le rétablissement des patientes et patients infectés et améliorent leur état de santé général afin de réduire le risque de retomber malade. Des trios, composés par la patiente ou le patient et deux membres de sa famille ou amis ont la charge d’assurer la prise quotidienne de médicaments et le respect d’une bonne alimentation.
D’une durée initiale de 35 mois, le projet entend réduire le nombre de cas de paludisme dans les deux provinces cibles de 70 % d’ici 2025. D’après l’ONG CHIAs, augmenter les capacités d’accueil des établissements de santé locaux pour diagnostiquer et traiter le paludisme de façon plus efficace permettrait également d’augmenter le taux d’efficacité du traitement à 95 % et, enfin, de réduire de 80 % le taux de mortalité lié à le paludisme. Pour ce faire, 500 personnels de santé ont été formés. Par ailleurs, 200 centres de santé ont été équipés d’outils essentiels aux bons diagnostic et traitement de la maladie. Au total, le budget du projet est évalué à plus de 10,5 millions d’euros et entend toucher jusqu’à 74 000 personnes dans deux provinces abritant environ 900 000 habitants. En 2021, on comptait 48 529 personnes sensibilisées au paludisme dans les villages, 1 780 personnes testées et 270 patientes et patients infectés notifiés.